La mise en relation des cultures chinoises et africaines aboutira-t-elle à une coexistence harmonieuse ou à un rapport de domination subi « La culture, facteur de puissance de la Chine en Afrique » ? Quels sont, au quotidien, les facteurs qui permettent aux Chinois et Africains, de dialoguer, de se respecter, et trouver ensemble un avenir ? Deux dimensions fondamentales séparent et opposent les cultures de ces deux vastes continents : d’une part, le rapport du spirituel et au temporel et, d’autre part, le caractère écrit ou oral de la culture. En Chine le domaine spirituel, c’est-à-dire la religion, la morale et la transcendance, est au service du monde temporel, c’est-à-dire de la réalité concrète prise dans ses dimensions économique et politique. Les seules religions autorisées par l’État ne sont considérées qu’en fonction de leur efficacité et de leur utilité. Ce qui fait du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme des auxiliaires du système politique et économique en place, en l’occurrence du « socialisme de marché » ou capitalisme à la chinoise. En Chine, le spirituel est au service du temporel. La situation est exactement inverse dans les cultures africaines : aucune institution sociale, politique ou économique n’existe hors de la religion, qu’il s’agisse des religions du livre (islam et christianisme) ou des divers animismes locaux. Le concept magico-religieux prime sur tout autre impératif. En Afrique, c’est donc le temporel qui est au service du spirituel.
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