22 décembre 2008
Putain de guerre
Jacques Tardi n'en aura jamais fini avec la Grande Guerre, qui continue de provoquer en lui le même « effarement » qui le révolte et l'inspire. Il y a quinze ans, cela donnait un chef-d'oeuvre, C'était la guerre des tranchées.
Son héros (malgré lui) est un bidasse parisien, « ouvrier tourneur en métaux de la rue des Panoyaux », qui monologue et que Tardi accompagne dans un voyage au bout d'une nuit interminable. En trois dessins panoramiques par page, il cadre l'horreur au plus près des terreurs individuelles et des carnages collectifs, plongeant dans l'absurde et l'ignominieux quotidien, avec une puissance évocatrice hors du commun : personne mieux que lui n'a su montrer la « boucherie » que provoque l'explosion d'un obus dans les tranchées...
Le personnage central est de fiction, mais il est enserré dans un réseau si dense de détails, d'anecdotes et de faits vrais que ce livre devient, au fil des pages, un authentique livre d'histoire. Et aussi un beau mémorial où bouillonnent, étroitement imbriquées, la révolte impuissante d'un modeste tourneur parisien et l'indignation inextinguible de son créateur, plus inspiré que jamais.
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