Les dépenses de santé augmentent pour la bonne cause (vieillissement de la population, progrès médical), mais aussi pour de mauvaises raisons : fraudes, abus et gaspillages sont encouragés par un système laxiste.
Dans la première catégorie se rangent les arrêts maladie injustifiés, la facturation d'actes fictifs ou les filières organisées. Comme cette escroquerie révélée en octobre 2006 : des ordonnances - falsifiées ou achetées - permettaient de se procurer toutes sortes de médicaments, exportés ensuite vers l'Asie du Sud-Est. Préjudice : 20 millions d'euros.
Un cas similaire est actuellement instruit par la justice. Les inspecteurs de la Sécurité sociale se sont fixé pour objectif de récupérer 138,5 millions d'euros en 2008. Mais le gisement, difficile à estimer, est probablement bien plus important.
Les soins de ville et l'hôpital ne sont pas coordonnés
Les abus, eux, sont le lot d'un système mal organisé, que chacun utilise à sa convenance et non selon son réel état de santé. Ainsi quand l'hôpital est considéré comme un hôtel : certaines familles y laissent séjourner une personne âgée qui pourrait rentrer chez elle. Les laboratoires d'analyse biologique sont montrés du doigt, souvent à juste titre : ils bénéficient d'importants gains de productivité, grâce à la