En 1860, l’Ouest de l’Angleterre est sous le choc d’une des plus mystérieuses affaires criminelles, l’affaire de Road Hill House. Un petit garçon est retrouvé assassiné dans la demeure de ses parents à Road dans le Wilthshire. Très vite, il s’avère que le coupable ne peut être qu’un membre de la maisonnée : parents, domestiques, frères et sœurs, sont soupçonnés. C’est alors qu’un nouveau personnage fait son entrée : le détective Jack Whicher, l’un des premiers détectives de l’Histoire réputé pour avoir résolu des affaires complexes grâce à son intuition, arrive tout droit de Scotland Yard . La presse de l’époque s’empare de ce fait divers inquiétant. Mais surtout l’affaire fait réagir, passionne et influence les grands auteurs contemporains dont Dickens ou Wilkie Collins.
« L’affaire de Road Hill House » de Kate Summerscale retrace ce fait divers passionnant avec minutie. Aux confins de l’histoire, la littérature et l’histoire littéraire, l’ouvrage appartient à un genre nouveau. Outre une reconstitution précise et très documentée de la vie des classes moyennes sous l’Angleterre victorienne, le récit de l’enquête est construit comme les meilleurs polars. Mais surtout Kate Summerscale parvient à éclairer les débuts de la littérature policière anglaise à la lumière du fait divers : l’originalité de ce récit tient à la manière dont l’auteur étudie l’appropriation de cette histoire par les auteurs anglais et met en lumière l’influence de ce fait divers sur les premiers romans policiers comme « Pierre de lune » de Wilkie Collins , mais aussi plus largement sur des textes de Dickens ou même « Le Tour d’écrou » d’Henry James.
L’affaire de Road Hill House » de Kate Summerscale, Christian Bourgois, 496 p., 25€