Je sais pas vous, mais moi ça m'a drôlement inquiétée et contrariée de voir la vidéo des conditions de vie des "retenus" au CRA de Mayotte. Une fois encore, mes grognements furibonds ont fait rappliquer illico presto la marmaille du fond de l'appartement. Devant ce spectacle moyenâgeux (ou plutôt dont on aimerait croire qu'il donne à voir une reconstitution des conditions de détention au Moyen Age), Fils Aîné s'est résolu à ôter son pouce de la bouche pour demander d'une voix atterrée pourquoi il y avait des bébés en prison et ce qu'avaient fait les gens pour être enfermés comme ça. Et à nouveau, à la colère s'ajoute la honte d'avoir à expliquer à un enfant de neuf ans et à son frère qui en a sept, que ces gens que l'on enferme n'ont commis aucun crime, qu'ils ont simplement franchi une frontière sans les papiers qu'on leur réclame.
Centre de rétention de Mayotte: la vidéo qui accuse
envoyé par liberation
Quand le lendemain, j'ai lu sur Un Nain Pour Président (qui reprend l'article de Libération du 18 décembre) que le film en question avait été tourné par un agent de la PAF, et qu'un autre, auquel on a montré le film, a déclaré - anonymement, bien entendu - que ce qu'on montrait là, c'était le quotidien au CRA, je me suis surprise à me demander si les gens auraient voté pour Maudit-soit-son-nom s'ils avaient compris qu'ils votaient aussi pour ce genre d'abominations. (Oui, alors je sais bien que ce type d'interrogation est parfaitement stérile, mais voyez-vous, ça me vient comme ça, je fais pas exprès...)
Heureusement, un hasard objectif m'a fait atterrir sur le site du Figaro. Ainsi, c'est le cœur léger et serein que je vais rejoindre mon plume, puisque « la situation au centre de rétention administrative (CRA) de Mayotte était "exceptionnelle" le jour où a été tournée une vidéo montrant des migrants retenus dans des conditions dénoncées par les ONG, a assuré aujourd'hui la préfecture de l'île française. »
Post-Scriptum : je profite de ce délicieux moment de sérénitude pour rappeler que certains des inculpés de la révolte de Vincennes sont emprisonnés depuis six mois et n'ont toujours pas de date de procès. Pour celles et ceux qui souhaiteraient leur écrire, leur adresse et numéro d'écrou sont disponibles sur le site millebabords.org.