Depuis que les analystes, beaux parleurs, politiques, économiques, financiers, commentateurs, chroniqueurs, éditorialistes, pigistes et autres oiseaux de mauvaises augures se sont pris aux jeux des annonces lugubres. Depuis, il est plus que croyable que demain nous irons sous peu rejoindre les cohortes des exilés, des bannis, des exclus. Selon eux nous formerons une longue file de pieds nus, nous serons une armée de crève la faim et nous ne pouvons qu’être ainsi puisque ce monde de gourous nous le prédit. Demain nous nous oublierons, nous aurons d’oreilles que pour les gargouillis de nos ventre vides et nous nous épierons, regarderons du coin de l’œil à la recherche d’une faiblesse, fragilité, d’un moment d’inattention pour aller voler à l’autre la dernière miette laissée dans son assiette. Demain que cela sera le fond d’une flute de champagne ou dernières goutes de je ne sais quoi alcoolisé ou pas à la main, guirlandes clignotantes sous des aiguilles de faux ou vrais sapins, ou devant des restes de gâteaux acheté au dernier moment d’un trente et un, nous nous féliciterons, embrasserons, se serrerons si fort au dernier top annonçant la fin d’une, et la naissance d’une nouvelle..
Et si c’était vrai !