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52 livres en 52 semaines : Le ciel de Bay City

Publié le 21 décembre 2008 par Epicure
Le ciel de Bay City

Le ciel de Bay City, de Catherine Mavrikakis, est l’un des trop rares livres que j’ai choisi d’acheter plutôt qu’emprunter. Salon du livre de Montréal oblige (une fois n’est pas coutume n’est-ce pas?), il faisait parti des titres sur lesquels j’avais jeté mon dévolu. Tous les épris de lecture le savent, il n’y a rien comme se plonger dans un livre “inviolé”, tout doux au touché et qui sent encore bon le papier neuf! Comme en plus il y avait un buzz intéressant autour de ce roman, j’avais très hâte de le lire.

Amy habite une banlieue moche du Michigan avec une drôle de famille recomposée : tante, oncle et cousin, sa propre mère qui la méprise, son jeune frère, et le fantôme de sa soeur aînée, morte à la naissance, qui continue de hanter sa mère qui l’idolâtre. Sa tante et sa mère sont des immigrantes qui ont quitté la France il y a plusieurs années pour vivre le rêve américain et, surtout, pour fuir les meurtrissures de la 2è guerre. Un passé dont on tait les détails mais qui n’est pas étranger à l’omniprésence de la religion dans leur morne existence. C’est dans cette atmosphère étouffante qu’Amy tente, tant bien que mal, de trouver sa place.

Pas jojo. Dès les premières pages, le climat qu’installe Mavrikakis est sombre et lourd. Chaque phrase, chaque paragraphe, illustrent superbement la détresse vécue par Amy. On voit le ciel mauve, on sent cette pollution qui écrase la ville. Que ce soit la famille, les amis, le travail au K-Mart, partout l’ennui est palpable. Et en filigrane, influençant tout le reste, le destin du peuple juif. Même si la morosité transpire du Ciel de Bay, la plume de l’auteure réussit à lui donner de la couleur. Un bémol, le récit prend une tournure ésotérique qui détonne du reste et qui personnellement m’a dérangée. Toutefois, quand on réalise où on veut nous mener avec cette étonnante twist, on comprend la démarche et on se réconcilie avec l’histoire.

Catherine Mavrikakis écrit merveilleusement. Malgré la lourdeur on sent l’espoir qui, envers et contre tout, réussit péniblement à se maintenir la tête hors de l’eau. À découvrir : le blogue de l’auteure.


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