Si on a un esprit de famille exacerbé, ou une famille relativement peu étendue (et pas trop recomposée), on s’en sort encore. Sinon, comme tous les domaines qui touchent à la diplomatie familiale, ce sont des moments délicats à gérer.
Noël et le 31, par exemple : ce sont typiquement les fêtes de famille. Chacun se souvient des périodes bénies de l’enfance, où on courait dès le lever ventre à terre regarder sous le sapin si on avait été gâté ou non par le Père Noël (c’est fou comme les choses sont toujours plus simples quand on est mômes
Certaines familles sont plus traditionnalistes que d’autres et font perdurer la coutume : tous les ans, c’est dinde et foie gras ou rien du tout. D’autres, plus laxistes, se délitent et finissent par vivre les fêtes de manière un peu bohème, sans contraintes ni contrariétés, là où le vent les porte.
Et quand on se marie, comme chacun sait, on “prend” un peu la famille de l’autre. Comment ça se passe quand on a deux façons de faire différentes ? Comment gérer les susceptibilités ?
J’aurais plutôt tendance, personnellement, à vouloir trancher en ne privilégiant que le noyau familial (lui, moi, les enfants -bon, on n’en a pas encore, mais vous voyez l’idée). Cette année, nouvelle maison, nouveau départ, plein d’envies pour les fêtes, surtout celle d’être “chez nous”. Mais comment faire lorsqu’une partie de la famille est branchée réunions en grand comité, et prend très mal le fait que nous ne participions pas à la sauterie ? Ne pas venir constituerait presque un acte de haute trahison, et beaucoup d’hôtes et d’hôtesses se sentent vexés que l’on refuse. En général, ce sont toujours les mêmes qui organisent et invitent, autoproclamés garants de la tradition familiale.
Quant aux génitrices, elles prennent souvent très mal le fait que la chair de leur chair décide de vouloir fêter une fête familiale ailleurs qu’avec elles : et la famille, alors ? puisque c’est comme ça elles passeront Noël seules, coupées du monde, sans manger et puis c’est tout, et ressasseront leurs griefs tout au long de l’année à venir (bon d’accord, je force un peu sur le côté mélodramatique à peine exagéré de nos chères mamans)
Même le simple fait de vouloir réveillonner au restaurant, en tête à tête, déplait fortement : puisque c’est une fête de famille, on doit la passer en famille enfin ! Beaucoup de couples sont encore souvent soumis à l’emprise symbolique des fêtes de fin d’année. Certains coupent la poire en deux, midi chez les uns et soir chez les autres, ou d’une année sur l’autre ; d’autres passent carrément les fêtes séparés, pour ne froisser personne, ce qui pour moi est inenvisageable puisque l’autre est forcément lésé. Les plus évitants (ou les plus malins, en fait) se débrouillent toujours pour être en vacances à cette période, ça calme tout le monde direct. Avec mon caractère entier, j’aurais tendance à être radicale et envoyer paître ceux qui voudraient nous imposer quoi que ce soit. Je trouve dommage que ces occasions soient prétexte à conflits, chantages affectifs et autres déchirures, et si on n’est pas capable de comprendre, tant pis, je ne rentre pas dans le jeu.
Au final, cette année, quitte à faire des vagues, Chéri et moi organisons un petit repas tout simple chez nous, auquel sont conviés nos plus proches et familiers, au total moins de huit personnes. Vienne qui voudra, le problème est réglé.
Et vous, comment vous en sortez-vous ?