D’un immense Ricky Gervais (The Office U.K.), tirons un immigré anglais à New-York. D’un joyeux Greg Kinnear (Little Miss Sunshine), cuisinons un délicieux fantôme arrogant et jaloux. D’une simple Téa Leoni (Hollywood Ending) prenons le meilleur pour créer une archéologue dépressive.
Du tout, concoctons un petit film sans prétention mais attachant par la qualité des acteurs principalement. Ici, développons, mes chers non-lecteurs!
Synopsis : Bertram Pincus, Monsieur Antipathique en personne, doit un jour se rendre à l’hôpital pour une coloscopie. “Hors de question que je sois éveillé pendant que vous me farfouillez en-bas” est sa phrase maîtresse : une anesthésie générale sera donc prévue. A son réveil, un effet secondaire inattendu apparaît à la suite d’un décès de 7 minutes : Pincus peut communiquer avec les morts. Et particulièrement les plus collants possibles…
Bref, Ghost Town où l’art d’une comédie romantique à trois où l’humour anglais s’accouple à l’humour New-Yorkais. Une réalisation sans révolution, voire même classique du genre, et un scénario qui pêche à trouver sa propre voie. Mais le talent de Ricky Gervais et ses qualités d’improvisation relèvent complètement le niveau…
Ricky Gervais, vous connaissez, par hasard? Oh, j’en ai juste parlé à peu prêt… beaucoup de fois, ici. Un comique hors pair, le créateur et héros de The Office UK, qui n’avait jamais vraiment eu sa chance outre-atlantique, mis à part chez les afficionados et les comiques au bon goût en tous genres… The Office US et Saturday Night Live, juste par exemple… A 47 ans, on parle “enfin” vraiment de lui sur grand écran.
Avec Ghost Town, il tente sa chance dans une comédie romantique de David Koepp, le réalisateur de Secret Window et scénariste de Spiderman -good- et Indiana Jones 4 -not good- … Et du prochain -vraisemblablement et potentiellement mauvais- Angels & Demons.
Difficile donc de savoir si Ghost Town révolutionnera la carrière de Ricky Gervais aux Etats-Unis. On compte plus sur le bouche-à-oreilles des comiques US qui fonctionne déjà bien, notamment grâce à sa géniale prestation aux derniers Golden Globes.
Son indéniable génie n’est pas mis en cause. Les rires provoqués viennent de lui. Et… Oui, et bien d’une actrice immense nommée Kristen Wiig qui vient du… Saturday Night Live. Enfin bref, malheureusement, les bonnes ondes viennent toujours des mêmes. Le reste, un peu trop prévisible, frustre un peu.
Les meilleures scènes comptent toujours Ricky Gervais parmi les personnages. Un hasard? J’en doute. Elles sont malheureusement entourées de scènes profondément prévisibles, même si elles arrachent quelques sourires de temps à autre et que le temps passé à regarder le film dans son entier est loin d’être perdu, ne noyons pas le chat dans son propre lait. La frustration vient peut-être surtout du talent pas assez exploité des quelques scènes franchement fandardes. Koepp se sert de ce qui fait déjà tout le talent de Gervais au lieu de le tirer encore plus haut. Dommage. Bref, un bel Applause aux acteurs qui relèvent franchement le niveau du scénario que Koepp peine à achever (Phase 1 : Je vous hais, moi non plus. Phase 2 : soyons potes, voire plus! Phase 3 : Oh, vous salaud! Phase 4 : réconcilions-nous!).
Pour vous résumer ce que je viens de minauder, le bon vient de la comédie que les acteurs ont presque naturellement en eux ; le moins bon vient de la réalisation et du scénario. Et c’est triste.
Cela dit, on en ressort un bon petit film pour se détendre un samedi soir, sans vraiment envie de vomir à la fin, loin de ça. Un vrai moment agréable qui aura juste eu du mal à vraiment se plaire dans un univers qui semble inachevé, vu les attentes qu’on en avait.
Ghost Town, Ricky Gervais