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Vendée Globe versus Afrique-Canaries-Lampedusa, ou Selon que vous serez puissant ou misérable…

Publié le 20 décembre 2008 par Jean-Paul Chapon

yann-elies-ouest-france.1229807219.jpgIl a serré les dents, il a été courageux, et c’est la fin du calvaire pour Yann Elies “, le journaliste d’iTélé vient de lancer le sujet ce soir. Yann Eliès est sauvé, la frégate militaire australienne, avec son équipement médical, a mis moins de temps que prévu, son copain Marc Guillemot est resté là, et il y avait déjà beaucoup d’émotion ce matin sur France-Info. Les journalistes tentaient de nous faire vivre quasi en temps réel le sauvetage du marin breton “qui souffre le martyre depuis deux jours“. Tant mieux, sincèrement et humainement, tant mieux, mais je finis par trouver obscène cet étalage d’émotion “en direct” ou presque, exploité sans modération ce soir pour animer un 20h00 de premier jour de vacances, tout de même plus intéressant qu’une nouvelle crise ministérielle belge… Devant les moyens mis en oeuvre pour sauver le skipper de Generali, le bateau sponsorisé par un grand groupe d’assurances, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces bateaux, barques et rafiots qui tentent de traverser l’Atlantique, de l’Afrique vers les Canaries, ou la Méditerranée, de l’Afrique vers Lampedusa. Pas de skipper copain qui vient pour aider, pas de radio pour prévenir d’un problème, car prévenir, c’est le retour direct vers les côtes africaines au mieux (?) ou vers les centres de rétention européens au pire (?). Et en général, faute de radio et de support course, ni de copain sympa, ce sont des corps noyés que l’on retrouve sur les plages d’Afrique, des Canaries, de Lampedusa, ou des cadavres dans les barques. refugies-africains-2.1229807248.jpg Triste parallèle, triste parabole, de ce que veut dire encore aujourd’hui le déséquilibre Nord-Sud. Le reportage d’iTélé conclut sur le fait que Generali, le bateau au budget certainement non négligeable, continue sa route sans skipper. Pas de souci, les équipes techniques vont venir le récupérer. Et combien de boat people africains seraient sauvés si on laissait couler Generali ?

Demain, je reviens sur le Grand-Paris… ou en tout cas j’essaie ;-)

Jean-Paul Chapon

Et pour un autre genre d’émotion, on peut lire ce qu’écrit Jean Ziegler ou encore le HCR.


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