Foi, raison, science et barbapapa

Publié le 08 août 2007 par Frednetick

 Deuxième - et peut être pas le dernier - volet de ma “réflexion” sur la religion, avec aujourd’hui le rapport qu’elle entretient avec la raison et la science.

 Pour reprendre les paroles de JPII, la foi et la raison seraient selon lui

  comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité

 Ces deux concepts seraient donc indissociables pour permettre à l’Homme d’avoir une vision globale, reste que la vérité est toujours toute particulière, personnelle.

 Qu’est-ce donc que la foi? Pour la bible c’est “ une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas”

 Une conception qui renvoie donc à la confiance. Avoir la foi c’est faire confiance à quelquechose, à quelqu’un, et si possible pour que le fond de commerce tourne, en Dieu.

 Néanmoins, le côté confiance ne suffisant pas toujours à convaincre les foules fussent-elles crédules, l’on appela la raison à la rescousse.

 Mais, me demanderez vous interrogateur, qu’est ce donc que cette raison?

 Raison: Faculté qu’a l’esprit humain d’organiser ses relations avec le réel.

 C’est donc ce qui permet à l’Homme de fixer des critères de vérité/erreur, de discerner bien/mal et plus généralement de se doter d’un principe d’organisation qui donne une cohérence au monde qu’il observe. En gros il se donne une grille de lecture basée sur ses connaissances.

 On peut dès lors commencer à comprendre que foi et raison ne sont pas si antagonistes. Pour MLK, elles sont même plutôt complémentaires.

 La science empêche la religion de sombrer dans l’irrationalisme impotent et l’obscurantisme paralysant. La religion retient la science de s’embourber dans le matérialisme suranné et le nihilisme moral.

 Car le bras armé de la raison est aujourd’hui la science. Le “credo”, je crois, sur lequel est basé la foi recule au fur et à mesure qu’avance la science. Du moins en comble t-il les vides “matériels” pour en magnifier les aspects moraux et personnels.

Pour Hubert Reeves, “la science s’occupe du comment, la religion du pourquoi “.

 Croire à la création du monde il y a 5.000 ans est aujourd’hui d’une insignifiante bétise, c’est pourtant la vision qu’avait Saint tom-tom d’Aquin et celle que tentent de promouvoir les évangélistes US. L’univers à entre 13.6 et 14 milliards d’années, il est né du Big bang et son expansion s’accélère. Point barre. Science 1 - foi 0.

A mon sens, la grande erreur de la religion est de continuer à vouloir tout expliquer, même ce qui ne relève pas de sa compétence.(cf Hubert Reeves supra).

Que les explications plus ou moins ésotériques aient pu combler un vide qui laissaient des populations entières dans la crainte, soit. Que par souci de ne pas se déjuger et pour maintenir une certaine cohérence l’on continue de les maintenir contre la science est une autre question, bien plus dérangeante. Des gens, plus célèbres que Brad Pitt, par exemple un ptit gars nommé Galilée ou même un prêtre polonais le ptit nicolas (Copernic) ou plus tard Darwin n’ont eu de cesse de remettre en cause la vision religieuse du monde.

 Non pas par négation de la religion, mais par souci de vérité.

 Attention passage difficilement tolérable pour les caciques religieux.

 Si la religion dans son aspect institutionnel, et qu’elle soit musulmane, juive ou chrétienne, tente de maintenir certaines interprétations, c’est qu’il en va de leur survie, en tant qu’institution.

 Qu’il me soit ici permis de reprendre les mots de Z

yed Krichen empruntant les concepts kantiens

Le noumène d’un objet est sa vérité intrinsèque propre, mais qui n’est pas donnée à lacompréhension de l’entendement humain. Le phénomène est la manière avec et par laquelle cet objet se donne à la compréhension humaine. Le noumène (ou l’en-soi) est du domaine de la croyance, alors que le phénomène (le pour-nous) est le propre de la connaissance.

 Or le domaine d’action des Eglises-religions n’est en aucune façon le noumène, mais bien le phénomène.

 En privilégiant une interprétation rigoriste des textes, les religieux les plus orthodoxes ne font qu’une chose, ils défendent leur pré carré.

 Laisser la religion à l’interprétation personnelle des croyants n’est en effet pas une bonne idée pour leur bizzness.

 Qui a besoin d’une église, d’un temple, d’une synagogue, d’une mosquée pour croire?

 Personne.

 Dès lors, accepter que chacun passe la foi au tamis de sa raison, cette page blanche teintée d’expérience personnelle, implique une disparité, une diversité de la foi aussi large que le nombre des croyants.

 En acceptant de laisser chaque croyant vivre sa foi sans en référer à un modèle prédéfini les “religions” s’exposent à voir leur propre interprétation des textes, de la foi “écrite” être concurrencée.

 Le raz de marée médiatique des télé-évangélistes catholiques (cathodiques?) ou des salafistes sur Al-jazeera n’ont pas d’autre vocation que d’imposer une interprétation figée et globalisante. La religion de pierre face à la religion barbapapa.

 La science ne fait pas reculer la foi, elle appuie la raison pour remettre la foi à la place qui est la sienne, dans le coeur des Hommes, pas dans les livres ni les postes de télé.

 Demain, une bonne blague pour finir ce triptyque religieux “la foi et le doute sont dans un bateau”