Il n’a pas réussi à faire passer ses prisons privées mais ce n’est sans doute que partie remise… Il est obstiné comme une mule et revient cent, mille fois sur l’ouvrage. Maintenant, ce sont des tâches de police qu’il souhaite partager entre la police nationale et la surveillance privée… «coproduction» est son mot favori du moment…
Je serais tentée de dire, comme dernièrement Jean-Marc Ayrault à Jean-François Copé au sujet de la «coproduction» législative, «qu’il nous gave» ! Et j’espère qu’il n’a pas l’idée malséante de le raccourcir en «copro»… je vous laisse chercher la racine dans le dico !
Il fut un temps où, pour parler de services publics exploités à parité (ou non) par des sociétés à capitaux publics et des sociétés privées, on utilisait plutôt le terme «d’économie mixte»… Toutefois, le terme eut tendance à perdre de sa superbe, notamment en matière de promotion immobilière, à cause de la tendance de l’argent à s’évaporer mystérieusement… Sans doute la «part des anges» ?
Je comprends mieux l’initiative de Laurent Wauquiez dont j’ai parlé dernièrement la recette magique contre le chômage : T’as pas de boulot ? va te faire vigile ! maintenant que j’ai pu lire deux articles de 20 minutes sur cette fameuse coproduction. Nicolas Sarkozy favorable à une «coproduction» de la sécurité entre le privé et le public et La «répression» pour la police, la «dissuasion et la prévention» pour le privé ?
En Irak où Bush a envoyé un grand nombre de forces privées du même style, ils ont été encore pires dans les exactions vis à vis de la population que l’armée américaine ! C’est dire…
Mais la justification de cet appel au privé est une stupéfiante aberration qui mérite une citation in extenso : «Ce rapport - «livre blanc rédigé par la Confédération européennes des services de sécurité (Coess) et l’Institut national des hautes études de sécurité (Inhes)» - s’inscrit dans un mouvement général de réduction du nombre des fonctionnaires prévue par la Révision générale des politiques publiques. D’ici à 2012, la police devrait ainsi perdre plusieurs milliers d’agents. «La demande et l’offre de sécurité se font plus pressantes et exigeantes, en raison de l’espace laissé par la réduction nécessaire des dépenses des Etats»…
Et tenez-vous bien : c’est écrit de la main du «maître»… entendez le TGH (Très Grand Homme», dixit «Pire racaille»). Voici un exemple extraordinaire de pensée - et d’action par la même occasion – «circulaires» : justifier le bordel supplémentaire par le gâchis qu’on a sciemment organisé !
Nicolas Sarkozy est une véritable réincarnation d’Attila : la République, ses principes et les services publics meurent sous ses pas et ne devraient jamais plus repousser.
Nul doute aussi que les policiers seront très heureux d’apprendre que Nicolas Sarkozy qui leur a pourtant passé tellement de pommade dans le dos ne les considère pas mieux – ni plus utiles – que d’autres fonctionnaires besogneux qu’ils ont l’habitude de mépriser : enseignants et infirmières.
J’oserais rappeler à Nicolas Sarkozy que la police et la sécurité sont des missions régaliennes de l’Etat… et qu’il n’est donc aucunement admissible de les confier à des polices privées.
Mais peut-être le Conseil constitutionnel mettra-il un terme à son grand rêve fou… tellement américain et si peu républicain ?