Deux jours un peu stress qui clôturent cette première phase importante de travaux sur la structure. Le retour à l'aube au Gapeau par la route occasionne quelques émotions. Nous sommes presque arrivés quand les pneus arrières fatigués de la remorque éclatent. Pas question de soulever les 12 tonnes au cric. On termine pratiquement sur les jantes, extincteur à la main prêt à éteindre le reliquat de gomme qui menace de prendre feu même à vitesse réduite.
Mise à l'eau et inspection avec une certaine appréhension de l'étanchéité de ce qui a été changé : vannes, dérive, mèche de safran, presse-étoupe. Tout à l'air correct, on peut enlever les sangles et passer au remâtage en espérant que les nouveaux cables s'ajustent et que l'enrouleur, remonté avec quelques libertés, ne se disloque pas dans la manoeuvre.
Je partirais bien le lendemain matin vers le port de Hyères, histoire d'avoir le temps de remettre en place le
minimum vital: bôme et voiles au moins mais un méchant coup d'est est annoncé et la houle qui l'accompagne ne promet rien de bon pour tout canot qui resterait amarré à l'embouchure de la rivière. Le ciel gris confirme les prévisions. Il ne faut pas traîner.J'ai juste le temps de souquer les ridoirs et de vérifier que le moteur est prêt à reprendre du service après ces quatre mois. Il accepte bien de démarrer mais ne prend pas ses tours et finit invariablement par caler. Partir ainsi sans voile même pour 2 milles n'est pas vraiment souhaitable. La nuit tombe dans moins de deux heures et je regrette de ne pas avoir déjà suivi ma formation de mécano. Un oeil sur la notice du moteur, clé dans la main, je tente, en croisant les doigts, de purger le circuit de gas-oil, relance la machine et... ça marche.
Cap sur Hyères, la houle grossit, la pluie arrive. Je n'aime décidément pas être sans voile et vérifie toute les 5 minutes d'éventuelles fuites ou anomalies. Petite fuite quand même sur le circuit d'arrivée d'eau moteur. Arrivée au port et amarrage à la fin du jour. Galapiat intègre sa dernière résidence d'hiver. Prochaines réjouissances: l'électricité.