Heureusement l’amendement Marini a été rejeté. Il s’agissait de taxer les vendeurs particuliers qui sur eBay ou PriceMinister réalisaient pour 5000 € de chiffre d’affaires de ventes ou 12 ventes par an. Une absurdité totale ! On se demande où le sénateur Marini est allé chercher une idée pareille, par quel lobby a-t-il été intoxiqué ? Il faut dire que le front anti-ventes aux enchères en ligne est musclé (les brocanteurs, les commissaires-priseurs, les grandes marques). Tout ce beau monde vit très mal l’entrée la concurrence frontale d’un acteur comme eBay. Les brocanteurs des Puces disent avoir perdu 50% de leur chiffre d’affaires à cause d’eBay. Soyons réaliste, il est plus rapide et plus rentable de vendre en direct sur le Net la collection de barbotines héritée de tante Germaine plutôt que de chercher un brocanteur qui vous en donnera une misère.
Les temps changent, les habitudes aussi. Les Français sont de plus en plus dextres avec leur ordinateur et comprennent très vite les avantages qu’ils peuvent tirer de tous ces services en ligne. La VPC aussi est sinistrée, faute d’avoir su évoluer, l’offre vestimentaire des 3Suisses ou de La Redoute est bien loin des goûts des femmes françaises qui préfèrent acheter des marques de prêt-à-porter plus tendances sur un site comme Le Bazar Parisien ou en ventes privées ou encore d’occasion sur eBay ou PriceMinister.
Même si eBay essaie de limiter le commerce parallèle en prenant des dispositions visant à démontrer sa bonne volonté, il n’en reste pas moins le bouc émissaire et, quand les affaires vont mal, il faut bien trouver un responsable !
Rappelons que même sans amendement Marini l’état veille et que l’article 30 du projet de loi de finances rectificatives organise un droit de communication des pièces détenues par les plateformes de vente en ligne, mais cette fois sur demande de l'administration fiscale, ce qui n'est pas la même chose qu'une délation automatique. Ce droit vise expressément l’identification du vendeur (mais aussi du prestataire, pour la vente de service), la nature des biens ou des services vendus, la date et le montant des ventes…En clair, à tout moment et sur simple demande le fisc peut savoir ce que vous trafiquez sur eBay ou PriceMinister.