Je ne suis pas très faits divers mais là, j'ai envie de parler d'un. Qui vient de se passer près de chez moi. Et qui est assez révélateur, dans son exploitation, d'une dérive qui ne me plaît pas. D'amalgames, plutôt, comme on dit chez mon dentiste.
Ca se passe près d'un collège de la ville. Deux jeunes filles sonnent l'alarme : elles sont menacées de se faire tabasser à la sortie, où les attendent quelques costauds, en fait les grands frères de camarades de classe. La police arrive. Ca part en bagarre. Des grands frères des costauds débarquent à leur tour. Deux femmes flics sont rouées de coups. Les costauds se tirent, les flics les rattrapent, les parents des costauds s'en mêlent.
Le journal local relate ces événements. Evidemment, ça fait causer dans le landerneau.
Ces faits sont intolérables. Ce qui me fascine ? Que dans la vox populi, les papotes disent tu as vu ce qu'il s'est passé au collège ? Un établissement qui cumule : il y a peu, un pédophile traînait par là. La société n'en finit pas de rentrer dans l'école avec ses problèmes. Et de coller des étiquettes à l'établissement. Qui, ici, est lieu de ralliement si je puis dire. Théâtre où s'adossent d'autres scènes. Lieu où s'extériorisent d'autres problèmes qui n'ont rien à voir directement avec l'école, l'éducation nationale. Pourtant, c'est du collège dont ça parle. Avec grimaces. Il est devenu un canard noir. Il n'y est pour rien. Quoi que. C'est encore un lieu de vie, un collège, une école. C'est encore un endroit où se croisent des vies, des gens, des différences.