L'intelligentsia moscovite moderne, politiquement peu active

Comme dans toute capitale, l'activité politique des Moscovites devrait être plus importante que celle des autres Russes, et pourtant il ne sont pas plus prêts à défendre activement leurs intérêts révèlent une analyse du centre Iouri Levada (reprise sur le site Droits de l'Homme en Russie).

Sur les 14 millions d'habitants que compte Moscou, seulement quelques centaines de milliers seraient politiquement actifs, prêts à participer à des actions ponctuels, des flash-mob (par exemple, la collecte des signatures demandant la libération de Svetlana Bakhmina), mais pas à un mouvement organisé. Exposés à un degré plus élevé à des médias largement aux bottes du pouvoir, ils n'auraient pas d'autre point de vue que l'officiel. Les habitants des petites villes et des villages seraient donc plus critiques par rapport au pouvoir, tout du moins, plus sceptiques, explique l'expert Boris Doubin.

Les actions de protestation sont fortement localisées, non pas territorialement, mais socialement. Elles se rapportent à "plus ou moins une classe sociale", "la classe des gens mieux éduqués, plus démocratiques, souvent pro-occidentale, tenant aux droits de la personne, aux libertés", a rajouté B. Doubin. Mais ce groupe n'est pas important et a beaucoup moins d'influence que l'intelligentsia soviétique. Selon Doubin, "aujourd'hui, l'autorité de ces couches, groupes, factions, n'est pas très grande. Leurs possibilités d'influencer de plus larges groupes de la population sont réduites pratiquement au zéro, puisque tous les moyens de communication de masse sont monopolisés par les gouvernants." "D'autant plus, qu'ils sont faiblement organisés et que les formes de leur protestation ont un caractère unique", remarque l'expert. "Il y a chez eux une absence de slogans, de leaders, de formes d'intégration, de groupements des forces. Dans la situation actuelle russe, je ne vois pas de telles forces. Il y a ces derniers temps, certaines déclarations du côté des partis démocratiques ou pro-démocratiques, mais ce ne sont que des déclarations. Je ne vois pas de conséquences réelles de cela", conclue Doubin.

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Source image : walking-life

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