Inspiration en berne ces derniers jours..
Pourtant les sujets ne manquent pas pour le hoplite moyen, veilleur solitaire et anarque apprenti...
Je ne voulais pas partir ces quelques jours dans mon fief corrézien aux forêts sombres et aux causses givrés sur Say NO! (and FUCK the pedagogy), ce trait d’humeur bien compréhensible…
L’odieux marchandage de bureaucrates bruxellois avec le gouvernement Irlandais pour contourner le verdict populaire de la douce Eire (après celui des Français et des Hollandais)…l’abjecte rhétorique de ces ronds de cuir au nez jaune pétant de trouille dans leur costard Boss à 6000 euros…le silence généralisé et éloquent de nos « élites » politiques progressistes et droits-de-l’hommistes par ailleurs promptes à célébrer je ne sais quel dissident chinois (sans doute valeureux) alors même qu’ils étouffent la voix d’un peuple libre…tout ça pue la mort et exsude la peur…une europe de consommateurs incultes, festifs, intolérants et violents, voilà l’avenir de ce continent. Un monde de Zeks qui s’ignorent...Je n’en serai pas, donc. Faut-il le préciser. L’horreur de la politique, disait Orwell au milieu de ses biquettes…et de ses légumes. Oui la nausée devant pareille étalage de forfaiture et de saloperie intellectuelle.
Allez savoir pourquoi, je ne supporte plus les mots suivants : diversité, égalité des chances, vivre ensemble, tolérance, discrimination, multiculturalisme, quartiers…Propagande ordinaire d’un anti-racisme totalitaire et d'un communautarisme à la française profondément inégalitaire malgré les apparences et la propagande sucrée et généreuse, qui fera qu’un gamin européen de Lodève ou Quimper sera écarté au profit d’un gamin du même âge issu de minorités, c'est-à-dire maghrébin ou noir. Critères sociaux mon cul ! Couleur de la peau, oui. Salauds.
La médiocrité lassante du « débat politique », si l’on peut encore qualifier de débat cette production régulière de monologues et d’anathèmes stériles comme le constatait Raymond Aron il y a vingt ans. Déjà. Cette confusion constante entre morale et politique. Julien Freund, disciple de Carl Schmitt, dont le directeur de thèse fut Raymond Aron, parlait d’impolitique pour désigner ceux qui veulent faire de la politique ou prétendent en parler sans savoir ce qu’elle est…Je ne résiste pas à citer cet échange entre Freund et Paul Ricœur, vieille baderne progressiste et pacifiste, lors de la soutenance de sa thèse de doctorat à la Sorbonne. Freund soutenait qu’il n’y a de politique que là où il y a un ennemi. Ricœur : « Si vous avez vraiment raison, il ne me reste qu’à cultiver mon jardin ! » A quoi Freund répondit : « Comme tous les pacifistes, vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié, du moment qu’il veut que vous soyez l’ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin ! »
Revu deux vieux patients aujourd’hui. Madame Francesca T, 81ans née en Algérie, à l’œil vif et la répartie facile : « Tut tut, gueule pas si fort, tu vas te faire péter une corde », qu’elle m’assène alors que je m’emportais pour je ne sais plus quoi…Oui, elle me tutoie. Faut dire qu’elle a tenu un bordel à la fin des années cinquante dans la banlieue d’Alger…de quoi perdre beaucoup d’illusions et quelques préventions...Faudra que je vous raconte, un jour. Hé, Hé. Et puis Mr Robert P, dont je vous ai déjà parlé, octogénaire érudit, industriel à la base mais surdiplômé, devenu diplomate et conseiller politique et économique incontournable, sillonnant la planète tutoyant tous les chefs d’état du moment. Pas la langue de bois non plus. A vu nicolas S hier, vibrionnant comme à son habitude de gnome, pascal L, ci devant président socialiste de l’OMC (pourquoi pas un développement durable ?) avant-hier et dominique S, président socialiste du FMI et archétype du bourgeois enflé (cette aporie, pourquoi pas des fonds éthiques. Mdr). Monsieur P a une confiance absolue en votre serviteur. Ce qui n’est pas le cas des demi-soldes politiciens, technocrates et experts Bruxellois qu’il côtoie à longueur de journée et de commissions savantes. Peut-être parce que j’aime évoquer Alexandre, Austerlitz ou Camus avec lui. Deux autodidactes qui se rencontrent en fait.
A tous je souhaite un joyeux noël (un joyeux solstice d’hiver pour mes lecteurs païens..) de la joie et de l’espérance dans les cœurs.