Paris, métro Bastille, le 18 décembre 2008
En complément de la note précédente Le Grand-Pari(s) de Nicolas Sarkozy ? et en particulier le dernier paragraphe, il faut lire avec attention le discours que le Président de la République a prononcé à l’Ecole Polytechnique à Palaiseau le 17 décembre 2008.
“Les territoires, les quartiers et les catégories les plus défavorisées doivent être l’objet d’une politique volontariste qui permettra de rétablir l’égalité des chances… Comme toujours l’égalité des chances, c’est d’abord à l’école qu’elle passe… A condition bien sûr que les élèves des milieux les plus défavorisés ne soient pas enfermés dans des ghettos où se concentrent toutes les difficultés, tous les handicap de la vie sociale. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu que progressivement la carte scolaire soit supprimée. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité que l’on expérimente sur une grande échelle la possibilité de fermer certaines écoles et de répartir dès le cours préparatoire les élèves dans d’autres écoles en organisant des services adaptés de transports scolaires, de sorte que soit mieux assuré le brassage social… Le plan “espoir-banlieue” a aussi retenu comme priorité la généralisation des internats éducatifs destinés à permettre la prise en charge de bons élèves des milieux modestes qui ne peuvent pas trouver chez eux les conditions propices à l’étude. La création de filièrees d’excellence dans les lycées situés dans les quartiers défavorisés, le suivi des jeunes qui décrochent, le soutien scolaire aux enfants qui se trouvent trop tôt livrés à eux-mêmes à la fin des cours…
Mais tous ces chantiers ne progressent pas assez vite. Certains on pris beaucoup de retard. d’autres après de nombreux arbitrages entre les administrations ont vu leurs ambitons fortement réduites. Je veux le dire aujourd’hui, je ne tolèrerai pas que ce qui a été décidé ne soit pas mis en oeuvre rapidement. Je ne tolèrerai pas que ce qui doit être une priorité soit relégué au second plan.”
Bien sûr, en cette époque où tous les paris sont ouverts pour savoir qui restera ou sera éjecté du gouvernement Sarkozy, la nomination de Yazid Sabeg qui doit “se charger de la mobilisation de toutes les ressources de l’Etat et de la société en tant que Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances” peut faire se poser quelques questions sur la perrénité de Fadela Amara pour conduire le plan “espoir-banlieue”. Mais le “je ne tolèrerai pas que ce qui doit être une priorité soit relégué au second plan” pourrait bien s’appliquer à d’autres dans le cadre du chantier du Grand-Paris ou de la région-capitale. Christian Blanc, le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale à mis plus de 8 mois pour sortir seulement son hypothétique “cluster” scientifique du plateau de Saclay avec un métro absurde Versailles-Massy via les champs, qui ne prend du sens que dans des fuites de presse s’il est intégré dans une rocade de grande couronne, et encore le terme de banlieue laisse songeur, car pour aller de Roissy à Orly, mieux vaudrait un express façon RER, qu’un tortillard façon métro. Et encore. D’un autre côté, alors que Nicolas Sarkozy avait accusé les élus, maire de Paris en tête et président de région inclus de ne rien faire à propos du Grand-Paris, il fallu plus d’un an pour à la Conférence Métropolitaine pour porter sur les fonds baptismaux, un syndicat mixte ouvert, tellement ouvert qu’il n’arrive pas à retenir grand monde. Alors relisons le discours de Nicolas Sarkozy et à bon entendeur, salut ;-)
à suivre…
Jean-Paul Chapon