Nathalie Rheims a une brosse à cheveux magique.
Retour d’Irak : je réalise que j’ai perdu la main. Difficile de se remettre à bloguer, peur de décevoir les lecteurs qu’on aime tant et dont on chérit - et redoute - la critique. Tout cela, en plus, pour vous servir une sale soupe : un billet critique pas franchement gentil.
En effet, j’ai reçu Le chemin des sortilèges, le dernier Nathalie Rheims il y a un bon moment, mais j’avoue, j’avais autre chose à foutre à ce moment-là que de le lire. C’est pas sympa, mais vrai. Quand je me suis décidée à l’ouvrir, je l’ai lu d’une traite. Non pas parce que ce bouquin est génial mais… parce qu’il se lit comme on lirait un article sympa dans un magazine, une mignonne petite comptine pour enfants, que sais-je encore, quelque chose en somme qui ne vous remue pas vraiment les tripes ni l’âme.
Loin d’être mauvais cependant, ce court roman, qui narre une complexe histoire filiale entre une femme d’environ quarante ans et un soixantenaire, n’est ni mal écrit, ni stupide. Il n’a qu’une faible saveur, la saveur de ces textes rédigés un peu à la va-vite, peut-être parce que l’auteur est sous contrat, peut-être parce que l’idée du livre n’était qu’un nuage qui flottait au-dessus de sa tête, et qui est passé comme un rêve. Allez savoir. Je suis toujours étonnée de lire ce genre de textes : pourquoi se tuer à remuer ciel et terre dans sa tête et dans son âme, si c’est pour en sortir des choses relativement plates?
Et voilà. Un livre passe, il n’en reste rien. Ni bon ni mauvais, un peu joli, un peu divertissant. Triste de constater, quand même, que Nathalie Rheims a pompé les trois quarts de ses idées dans Psychanalyse des Contes de fées, et l’a de surcroît très mal lu. Car citer Andersen comme un auteur de contes de fées, c’est oublier ce qu’ en dit Bettelheim : les histoires d’Andersen n’ont pas d’impact psychanalytique sur les enfants, au contraire des contes issus de la tradition orale (Grimm). J’en parlais ici, je n’ai pas changé d’avis.