Face à la morosité économique ambiante, de nombreux salariés sont naturellement inquiets par la destinée incertaine de leur entreprise. Seulement, l’espace médiatique disponible ne peut s’élargir proportionnellement au nombre d’entreprises en difficultés. Alors que toutes les télés ou les radios s’accordent actuellement (à tort ou à raison) à traiter quasiment tous leurs sujets sous l’angle de la crise, Internet peut devenir un moyen de pression alternatif pour les salariés en recherche de visibilité médiatique.
Vous avez sans doute vu, lu ou entendu l’initiative des salariés de Motorola, qui ont décidé de se faire entendre par la diffusion de vidéos humoristiques sur le net, avec notamment une parodie du “Téléphone Pleure” de Claude François. Ce contre-pied volontaire et réfléchi par les ingénieurs du site de Rennes, leur a ainsi assuré de nombreuses retombées presse positives, autour d’un sujet auquel il est parfois difficile de susciter de l’intérêt. Une simple manifestation syndicale aurait-elle eu le même effet ?
Question. Jusqu’où doivent désormais aller les salariés en colère pour se faire entendre des médias de masse ? Si Internet peut paraître comme un outil efficace, l’effet n’est évidemment pas garanti. Faut-il alors franchir d’autres limites comme les salariés d’une fonderie près d’Angers, en septembre dernier, qui menaçaient de faire exploser leur usine s’ils n’étaient pas écoutés par leurs patrons.
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