Bilan: True Blood - Saison 1 - HBO

Le vrai sang, qu'est-ce que le vrai sang, docteur? Et bien, dans True Blood, le monde est partagé en deux. D'un côté nous avons les êtres humains, de l'autre les vampires. Comme pour tout vampire qui se respecte, son met favori, c'est le sang. Ce qui les rend fautifs depuis des décennies de nombreux meurtres et massacres. Dans le but d'éviter cela, un chercheur Japonais met au point un liquide dérivé du sang, un subterfuge alimentaire pour vampire appelé: True Blood.

Il suffit qu'il se présente dans un bar du coin, choisisse le groupe sanguin, et le voilà servi d'une bonne True Blood à point (37°). Mais cela suffit-il pour préserver l'être humain? Cela suffit-il à mettre fin aux conflits entre les deux communautés?
D'après ses consommateurs, le True Blood, n'a pas bon goût, un goût métallique. Ce qui entrave sa promotion et à terme sa consommation. De plus, le sang, le vrai, n'a pas d'équivalent. Quoi de mieux que du sang de chair bien fraiche? Du coup, le True Blood ne trouve qu'un effet limité sur les problèmes de cohabitations entre les deux espèces.

Si l'on détaille un peu plus, qu'est-ce qui différencie un être humain d'un vampire? Son apparence est similaire mais le tain est pâle, il possède deux canines proéminentes, ne vit que la nuit, ne respire pas, ne mange pas, ne boit pas, est sensible à la lumière, à l'ail et l'argent. Ajoutons à cela des dons étonnants. Par exemple, il dispose d'un pouvoir hypnotique lui permettant de charmer puis de manipuler. Le sang de vampire, lui-même, possède des propriétés uniques. Il permet, en outre, la guérison des blessures. Ce qui en fait un produit intéressant pour les êtres humains. Tellement intéressant que le secret du pouvoir de guérison du sang des vampires est soigneusement préservé par eux-même.
Au delà de cela, les vampires possèdent une sexualité. Sexualité très active qui suscite l'attirance des femmes qui trouvent en eux des qualités sexuels et athlétiques supérieurs aux bons hommes. De quoi exacerber les jalousies même si franchir le pas avec un vampire demeure difficile pour certaines d'entre elles. Ce pouvoir sexuel et l'appétit qu'il suscite se retrouve également dans le sang de vampire appelé le V.

Le V est considéré comme une drogue. Il agit de la même manière. Une fois consommé, se créée une dépendance. Il est donc prohibé par la société. Lorsque le détenteur, le boit, il est alors sujet à des hallucinations. Avant tout, sa libido augmente et pour peu que vous l'ayez pris avec une personne du sexe opposée, vous entrez alors dans une osmose complète avec elle. Le plaisir pris est alors fort apprécié et de nouveau recherché lorsqu'il s'estompe. Mais, le V, mettant en ébullition les sens et le corps humain, est mal supporté par ce dernier. A haute dose, c'est le sur-régime assuré. Et puis, du fait des effets hallucinatoires, la réalité est faussée. C'est alors une exposition accrue aux dangers.

En cela, les vampires de True Blood demeurent suspects et mystérieux pour la société humaine. Ils sont perçus avant tout comme des êtres violents et sanguinaires. Finalement, d'un côté on assiste à des débats interminables à la télévision pour savoir si on doit accepter et donner davantage de droits aux vampires. De l'autre, on interdit toutes aides envers les humains susceptible de nuire à la société des vampires.

Pourtant, malgré ces clivages, Sookie Stackhouse, une jeune serveuse du Merlotte's, un bar d'une petite ville, Bon Temps, au Texas, s'affranchit de ces rivalités. Elle tombe amoureuse de l'un d'eux. Pourquoi? Sookie possède un don. Elle est télépathe. Le brouhaha incessant dans sa tête, la fatigue. Avec Bill, le vampire, elle n'entend rien. Voilà quelqu'un de reposant. Elle noue alors avec lui une relation amoureuse.
Cette relation se pose au centre de True Blood. Elle devient l'épicentre principal des intrigues qui en découlent. Principalement, une vague de meurtres touchant directement Sookie se déclenche. On l'accuse. Surtout lorsqu'une figure de la ville en est la victime. Sans sa relation avec Bill, rien de cela ne serait arrivé pour la plupart des habitants comme pour son patron, Sam. Mais son ressentiment cache-t-il un secret? De même, le frère de Jason se retrouve fortement lié aux évènements, à tord ou à raison.

La police entre alors en piste. Elle est incarnée par l'inspecteur Andy Bellefleur et le Sheriff Bud Dearborne. Malheureusement, Bon Temps, c'est un placard. Du coup, les policiers en fonction ne brillent pas par leur efficacité. Fait amusant, le plus vieux des deux est moins sujet aux préjugés, moins beauf que le plus jeune qui lui est le flic de fin fond de campagne, bête mais pas bien méchant. Du coup, l'enquête sur les meurtres a peu de chances d'aboutir ou alors de manière très arbitraire. Sookie se résout alors grâce à son don à dénicher le coupable. Elle cherche également à mettre hors de cause Bill, qui est l'objet de nombreux soupçons. A travers, cette enquête, Sookie, entre dans le monde des vampires, met un pied dans leur société, leur principe hiérarchique et même leur Justice. Elle découvre également que le monde n'est peut être pas seulement composé de vampires et d'humains, mais que d'autres formes d'êtres existent.

Ainsi, la saison 1 de True Blood s'attache à poser les bases. On découvre Sookie, sa famille, ses relations, les habitants de Bon Temps. On entre avec elle chez les vampires et leur mode de vie. On découvre le monde et l'environnement de True Blood. Avec cela, le sang de vampires et ses capacités, les rivalités, les meurtres, les histoires secondaires toutes aussi mystérieuses et intéressantes, True Blood dévoile un potentiel d'intrigues à couper au couteau. Je salive déjà des prochaines saisons où il est fort à parier qu'elles vont être des petits bijoux de narration. Ajoutons à cela des acteurs, même si j'ai été un peu dur avec Anna Paquin, brillants, des scènes magnifiques et une réalisation impeccable, nous avons là, encore, de la haute voltige servi par HBO et Alan Ball.