Selon nos informations, le ministère de la Défense et l'état-major des armées préparent l'envoi de nouveaux renforts en Afghanistan. Ils devraient permettre de former une brigade à trois (voire quatre) bataillons interarmes. Cela se traduira par l'arrivée de contingents supplémentaires, dont les effectifs exacts ne sont pas encore connus.
Ces renforts se traduiront vraisemblablement par l'arrivée de plusieurs centaines d'hommes supplémentaires en Afghanistan, afin de participer au "surge" souhaité par le nouveau président américain Barack Obama. Ce "surge", expérimenté avec succès en Irak, vise à renforcer les moyens militaires tout en négociant avec des forces locales.
Cette French brigade devrait permettre de mettre un terme à l'éparpillement actuel des militaires français sur le territoire afghan. "Un vrai mille-feuilles, hérité des phases successives de notre engagement" indique un proche du dossier. Les Français sont actuellement dans la RCC (Regional Command Capitale) dont ils assurent le commandement, d'autres sont dans l'Est sous commandement américain, d'autres dans les OMLT (conseillers militaires de l'armée nationale afghane) y compris dans le Sud, d'autres sur la base aérienne de Kandahar et de Bagram, d'autres enfin instruisent l'Armée afghane. L'idée force consiste à regrouper l'ensemble de ces moyens - ou la majeure partie d'entre eux - dans un ensemble cohérent, à la fois sur le plan géographique et sur celui du commandement.
La création de cette brigade doit correspondre au transfert de la sécurité de la capitale Kaboul et de sa région aux seules forces afghanes. Les contigents français seront ainsi rendus disponibles pour d'autres secteurs. Le sort du secteur de Surobi ("afghaniser" ou en secteur français ?) n'est pas tranché.
Environ 3000 militaires français sont actuellement présents en Afghanistan, où ils représentent 5% de l'effort militaire occidental. A l'heure où la France entend réintégrer complètement l'Otan, lors du sommet de Kehl, début avril 2009, il s'agit de peser plus au sein de l'Alliance. A titre de comparaison, les Britanniques, qui fournissent déjà 16% de l'effort militaire, viennent d'annoncer l'envoi d'environ 2000 hommes supplémentaires. Si Paris veut jouer un rôle de premier plan au sein de l'Otan, difficile de se faire autant distancer par Londres sur le seul terrain qui compte pour Obama...
Source du texte : SECRET DÉFENSE