Les agences de voyage tirent la langue. Les Bordelais se replient vers des séjours bon marché ou ont renoncé à s’envoler
En pleine période hivernale de congés, les destinations lointaines sous les cocotiers avaient l’habitude de cartonner. Seychelles, Caraïbes, île Maurice… attiraient invariablement les Bordelais. Mais pour ces vacances 2008, beaucoup se sont rabattus sur des destinations toujours ensoleillées mais moins coûteuses : Maroc, Tunisie, Egypte… Beaucoup aussi ont tout simplement renoncé à partir. Suivant les agences de voyages bordelaises, des baisses d’activité allant de -20 % à -50 % sont évoquées. «La crise économique est bien là et les voyages, non indispensables, sont l’un des premiers budgets à sauter. On voit que les gens font attention sur les prix, comparent avec ceux des concurrents, achètent des vols secs pour organiser eux-mêmes leur séjour, repoussent leur projet de voyage…», indique Sandrine, employée de Fare Voyages, sur les allées de Tourny. Comme dans d’autres agences de voyages, ce sont les produits dits «intermédiaires» qui restent sur le carreau. Le haut de gamme du style 10 000 € pour deux pour une destination lointaine pendant 10 jours tient bon, tout comme le bas de gamme, soit 600 € la semaine pour une personne sur le bassin méditerranéen. Entre les deux, les courts séjours en Europe de l’Est ou dans des capitales européennes, les week-end «marché de Noël», les petits voyages en République dominicaine ont du mal à trouver preneur. «Tout comme d’ailleurs les séjours à la neige pourtant d’habitude plutôt prisés par les Bordelais», précise Claire Cassaigne, responsable de l’agence Carlson Wagonlit de la place Gambetta. Reste que, revers de la médaille, «on a du coup des promos très intéressantes de dernière minute, des -50 % sur des offres vers la Tunisie ou l’Egypte par exemple», note Hélène Andrieux de l‘agence Jancarthier, rue Sainte-Catherine. En revanche, sur les «longs courriers», pas vraiment de prix cassés. Les vraies bonnes affaires se feront en janvier où les tarifs peuvent être jusqu’à trois fois inférieurs à ceux pratiqués pendant les fêtes de Noël.
Marianne Peyri