Une ville de riches
Zurich, le centre économique du pays, se trouve aujourd'hui dans la même situation que Londres : seuls les riches, voire les très riches, réussissent à s'y loger. Une pénurie de logements quelque peu grotesque, note l'hebdomadaire Der Spiegel.
Au début des années 1990, quand Zurich était encore une ville vivante et pas seulement bourrée de fric, les personnes qui arrivaient par le train étaient accueillies par un panneau rigolo à la gare : au lieu de Zurich, on y lisait Zureich [trop riche]. Ce panneau d'un réalisme trompeur s'étalait sur le site des anciennes usines Wohlgroth, qui avait connu le plus grand mouvement d'occupation de logements de l'histoire suisse [l'usine désaffectée fut occupée pendant trois ans par une centaine de personnes]. Ce symbole du mouvement contre la pénurie de logements avait été violemment évacué par la police à grand renfort de canons à eau et d'hélicoptères en 1993.
Aujourd'hui, quinze ans après, le gag est devenu très sérieux. Malgré la crise financière, Zurich est riche, trop selon beaucoup. La pénurie de logements prend des formes de plus en plus grotesques : le jour où la banque UBS, frappée par la crise, s'est réfugiée dans les bras de l'Etat, la presse locale a annoncé : UBS loue des appartements de luxe pour 20 000 francs suisses (13 000 euros) par mois.
Michael Soukup
Der Spiegel-16/12/08-Courrier International-Lire la suite....
Dessin de Krauze (Royaume-Uni)
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