Atelier d’écriture : conte collectif (2/2)

Publié le 18 décembre 2008 par Sheumas

Voici donc comme annoncé hier la rédaction du conte collectif imaginé par des élèves de sixièmes.

Sur le bord du grand Océan, dans une maison de coquillages, Marine et Marin vivaient heureux. Ils s'amusaient bien ensemble car ils avaient la passion de la mer et ils riaient souvent, leur chien Martin et leur chat Sacha à leurs trousses. Marine portait un jean vert océan qui plaisait beaucoup à Marin. Ce qui faisait le bonheur de Marine, c'était le drôle de chapeau que portait toujours Marin. Elle ne savait pas bien pourquoi, mais ce chapeau avait le don de la faire rire.

Un jour, un grand vent s'abattit sur le rivage et fit s'envoler le chapeau. Plus une trace de lui ! Un pauvre fétu de paille évanoui ! Marine pleura beaucoup. Quant à Sacha, il ne daignait même plus se lever pour réclamer sa pitance. Même le bon Martin, naguère si joyeux, restait prostré dans un coin de la maison et levait à peine les yeux quand on l'appelait. Finis les jeux sur la plage ! Marin errait tout seul sur le rivage et son chapeau lui manquait à lui aussi ! Qu'allait-il faire désormais ? Le ciel était plombé, une sinistre bruine tombait obstinément sur la maison de coquillages.

Il s'assit, la tête entre les mains, tout contre les " murs " de sa maison et prêta l'oreille à ce qui se disait dans sa conscience et dans le creux des plus gros coquillages qui tapissaient les parois.

Avez-vous déjà prêté l'oreille à un coquillage ? On n'entend pas que la mer !...

Soudain, son esprit s'alluma. Son chapeau avait tout simplement dû s'envoler, emporté par une bourrasque. Il irait donc le rechercher lui-même !

Sans plus attendre, il bondit sur sa pirogue. La mer était calme, presque verte, d'une teinte amoureuse, un peu comme le jean de Marine ! Il pagaya vigoureusement en direction de l'île qu'il voyait de son rivage : peut être le chapeau avait il volé jusque là... Soudain, alors qu'il donnait un coup de rame un peu plus fort que les autres, il vit se dresser en face de lui la figure du Dieu Poséidon. Les coquillages qui le connaissaient et le décrivaient souvent dans leurs récits affirmaient qu'il fréquentait ces eaux, mais Marin ne l'avait encore jamais vu ainsi. Il fut impressionné par la massive silhouette qui se dressait devant lui.

" Ne t'en fais pas, mortel. Ton chapeau n'est pas perdu ! Il a simplement atterri sur l'île des vaches sacrées, juste en face !... Rassure-toi ! L'une d'elles a voulu l'avaler mais elle l'a seulement ruminé avant de le rendre à la prairie et au vent. Si tu le trouves, tu obtiendras en supplément le présent de la vie éternelle car c'est désormais la salive et l'estomac d'un Dieu qui le protègent ! "

Et sans autre explication, Poséidon replongea vers ses abysses. Marin sentit sa force redoubler. Il eut vite fait d'atteindre l'île. Décidément, les dieux étaient avec lui car sitôt qu'il eut posé le pied à terre, un vent se leva et lui amena, dévalant les lointaines prairies, le divin chapeau ! Il eut envie de l'embrasser tant il débordait de joie. Du reste, dès que le chapeau se posa sur sa tête, il se sentit un autre homme. Sa tête, ses bras, ses jambes avaient acquis une puissance extraordinaire. Le temps de le penser, il était sur le bateau, il était sur la mer, il était devant la maison de coquillages.

Le jour se levait à peine. C'était à nouveau un jour de grand soleil et l'océan roulait des vagues fines et belles, comme des lèvres maquillées. Des sourires de vagues, pensa Marin ! Et soudain, la porte de la maison s'ouvrit et Martin bondit sur lui en jappant. Sacha était monté sur le dos de son compagnon et, par goût du jeu, il attrapa le chapeau sur la tête de son maître. Alertée par le vacarme, Marine était sortie sur le pas de la porte. Un grand sourire illuminait sa face. Sacha lui avait mis le chapeau sur la tête et tournait entre ses jambes, tout fier de lui.

" Comme il te va bien ce chapeau ! s'exclama Marin, coiffée de la sorte, tu as l'air d'une véritable déesse, et je pèse mes mots ! "


Strathmore on a very sunny day