Encore une nouvelle semaine pour “A la découverte d’un blog”. Pour cette semaine j’ai demandé à Christophe, plus connu pour avoir créer l’excellent blog “Outils Froids“. Je lui est donc demandé de nous faire découvrir son univers à travers son blog. Pour cela il a répondu à mon interview ci-dessous. Je remercie Christophe pour m’avoir accordé cet interview, une interview exclusive sur Pistachio’s blog !
1) Depuis combien de temps tu es bloggeur ?
Je blogue sur Outils Froids depuis juillet 2003 et sur Travailleur du savoir depuis septembre dernier.
2) Sur quelle plateforme (Dotclear, Wordpress,…) fonctionne ton blog et quelle est la version de celle-ci ?
Pour moi blogguer c’était avant tout me dégager des contraintes techniques (il faut se rappeller de ce qu’était la publication web voilà 5 ans). Je suis donc toujours chez Viabloga, un service bourré de fonctionnalités innovantes (les tags dès 2004 par exemple) et qui évolue sans cesse grâce à la communauté que Stéphane Gigandet, son créateur, a su fédérer.
3) Peux tu résumer en quelques lignes le contenu de ton blog ?
Outils Froids a d’abord été conçu comme une sorte de base de connaissance personnelle dans laquelle je stockerai ce qui m’intéresse pour mon travail de veilleur. J’ai décidé qu’elle serait publique car je considère qu’il n’y a rien à perdre à partager ses savoirs et savoirs-faire, au contraire. Ce que j’y mets est en grande partie lié à des besoins professionnels. Ce faisant j’espère aider à généraliser les pratiques de veille et, plus globalement, les compétences autour de la gestion de l’information et des pratiques dites d’information literacy. A la différence d’autres blogs orientés sur les services “2.0″ quels qu’ils soient, Outils Froids a toujours eu cette préoccupation d’ordre professionnel. Si je parle du web 2.0 c’est uniquement parce qu’il sert ma “cause”, si demain le web à vapeur me permettait de mieux faire ce que je fais alors j’en parlerai aussi. Ce positionnement n’est ni meilleur ni moins bon que les autres, c’est juste un “choix éditorial”.
photo credit: transCam
4) Quel(s) objectif(s) tu t’es fixés pour ton blog ?
Au fil du temps plusieurs en fait :
- qu’il soit un outil qui m’aide dans mon travail quotidien, une sorte de mémoire additionnelle en quelque sorte.
- qu’il fasse connaître les métiers de la veille, de l’intelligence économique et de la gestion des connaissances (knowledge management).
- qu’il aborde ces thèmes de manière concrète et pédagogique car, on le voit déjà, ce ne sont plus seulement les veilleurs qui ont besoin de veiller mais tous les travailleurs du savoir, c’est à dire ceux qui sont confrontés quotidiennement aux torrents d’informations que déversent les canaux de diffusion liés au web (flux rss, emails, alertes diverses, services de social networking, de micro-blogging, IM,…).
- qu’il soit une vitrine de mes compétences et donc au service de mon “personal branding” en tant que consultant et formateur indépendant.
photo credit: action datsun
5) Est-ce que tu es présent sur des réseaux sociaux pour promouvoir ton blog ? Si oui peux tu les citer ?
Je suis présent sur LinkedIn, Facebook, Viadeo, Xing et sans doute quelques autres puisque j’en teste régulièrement. Je ne les utilise pas vraiment pour promouvoir mon blog car je crois qu’il est raisonnablement connu et je ne veux pas renouveler les mauvaises expériences de multipostage du début des années 2000. Je me sers toutefois de Twitter pour annoncer mes nouveaux billets via Twitterfeed. Mon compte Twitter est fermé et je considère donc que ceux qui demandent à suivre mes twitts peuvent être interessés par ces alertes. A tort peut-être mais je pense que sinon ils me l’auraient dit
photo credit: Jerry Luk
6) Selon toi quel est l’avenir du web 2.0 ?
Le web 2.0 n’a pas d’avenir, je veux dire pas d’avenir en tant qu’expression, c’était juste une façon en 2005 de mettre des mots sur quelquechose qui était en train de bouger et qui se distinguait suffisamment de ce qui précédait pour mériter qu’on lui donne un nom. C’est assez amusant d’ailleurs d’entendre parler de web 3.0 et assez agaçant aussi. Le terme 2.0 est né de quelquechose d’existant qui laissait envisager des changements importants. La projection était relativement simple pour qui voulait s’y essayait. Aujourd’hui lorsqu’on parle de 3.0 on est dans une prophétie que l’on souhaiterait auto-réalisatrice. Pour diverses raisons chacun cherche à pousser ses pions “3.0″ : web sémantique, web des machines, des objets, … Pourtant rien de tout cela n’arrivera simplement car plus rien désormais n’arrive simplement, en tout cas sur le web : si le web 2.0 c’était l’arrivée des Moyens de Participation Massifs, le web 3.0 en sera le résultat (c’est tout ce que je peux en dire d’ailleurs) et ces MPM ont accru de manière inimaginable la manière dont se forment les opinions. Ils ont également modifié les manières dont se prennent les décisions. Pourquoi? Tout simplement parce que dorénavant chacun peut faire entendre sa voix. Bien sûr il y aura toujours des meneurs, des leaders d’opinion ou des figures de référence mais, pour les inclus du monde digital que nous sommes les choix se feront de plus en plus dans le dialogue et la co-construction. L’accès à l’information quelle qu’elle soit (de la Wikipedia aux sites d’agrégation d’avis de consommateurs) et la possibilité d’en faire émerger la connaissance, mais surtout de l’exprimer et de la partager à une échelle inconnue à ce jour, nous donne individuellement ce pouvoir. Certains y voient l’émergence d’une forme d’intelligence collective (je pousse un pion là non ;-).
L’avenir du web, comme pas mal d’autres choses, n’échappera pas à ce phénomène qu’il a fortement contribué à créer et le web 3.0 sera peut-être le web à vapeur que j’évoquais plus haut ou, souhaitons-le, peut-être autre chose. Attention ça ne veut pas dire qu’un seul acteur, un Google ne pourra pas venir à nouveau tout bouleverser (Google peut-être?), mais son action et son éventuel succès s’inscriront dans des mécanismes bien plus complexes que le simple constat : “mon produit va révolutionner/révolutionne déjà le web”, car les clients/utilisateurs-finaux/consommateurs/citoyens/individus acquièrent un poids qu’ils n’ont jamais eu et la prospective prend inévitablement ici des allures de prophétie. Je ne crois pas d’ailleurs que les prospectivistes aient développé les méthodes et outils leur permettant d’anticiper ce que sera le web dans quelques mois. Finalement c’est un auteur de SF à la William Gibson qu’il nous faudrait, mais s’il existait le reconnaitraît-on?
photo credit: Yodel Anecdotal
7) Est-ce que tu suis d’autres bloggeurs par le biais des flux RSS ? Si oui quel lecteur utilises-tu ?
Oui, exactement 142, mais c’est mon job.
J’utilise actuellement Google Reader auquel j’ai ajouté les extensions pour Firefox Better Greader et Postrank.
photo credit: filiph
Quelles sont tes références en matière de blog français ?
Mes références restent très marquées par mon activité professionnelle : Affordance, InternetActu, Bertrand Duperrin, B.R.E.N.T., Casus Belli, François-Bernard Huygues, VerbalKint ou BlogsetIE pour n’en citer que quelques-unes.
9) Quel navigateur utilises-tu et quels sont les outils que tu utilises dans le cadre de ton activité de bloggeur ?
J’utilise Firefox et près de 70 plugins (tiens je ne les avais jamais compté avant). Dans les plus “précieux “pour mon activité en général je dirais Surf Canyon et Remember The Milk pour Gmail.
photo credit: flod
10) Un dernier mot, une remarque à ajouter ?
Il est bon de savoir s’arrêter…
Merci beaucoup encore à Christophe pour sa participation et je vous recommande d’aller visiter son blog ou encore de s’abonner à son flux RSS.
Si vous aussi vous souhaitez faire partie de ma rubrique (comme de nombreux bloggeurs) il suffit de m’envoyer un mail à l’adresse ci-dessous pour inscrire et peut être valorisé votre blog sur Pistachio’s blog !