Installé en Provence, libre mais placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de la fin de plusieurs procédures, Eric Breteau compte sur Internet pour mettre fin à ce qu'il estime avoir été "une vaste campagne de désinformation".
Il a donc compilé des vidéos sur son site, "pour qu'éclate la vérité" à travers ce qu'il appelle un "livre multimédia". Problème : ces vidéos sont issues de quelque 18 heures de "rushes" tournés par Marie-Agnès Pelleran, qui a suivi l'affaire depuis le début. Et la journaliste de France 3, par ailleurs membre de l'association, n'a jamais donné d'autorisation à Eric Breteau pour utiliser ce travail...
L’arche de Zoé [voir l'affaire ADZ] refait parler d’elle avec un nouveau site internet qu’Eric Breteau fondateur de cette association humanitaire préfère appeler livre multimédia. Raconter, expliquer, justifier et parfois régler des comptes avec les médias, c’est l’objectif d’Eric Breteau qui revient sur les raisons de l’opération Darfour.
Un an après l’opération manquée Eric Breteau conteste les accusations d’amateurisme portées contre son association. Il pose aussi des questions : que sont devenus les 103 enfants qui devaient être accueillis en France, que se passe-t-il au Darfour aujourd’hui ? Pourquoi tant d’acharnement à discréditer ce que certains ont appelé « l’Arche des zozos ».
A ces questions, Breteau et son équipe répondent en construisant leur livre multimédia comme "un thriller humanitaire". Le Darfour, l’Opération Children Rescue, l’affaire tchadienne, la dérive des médias…en sont les têtes de chapitre. Mais ce qui d’abord intéresse, c’est la somme de photos et de vidéos inédites. Tournées pour certaines par une journaliste de France 3, ces images que la chaîne n’a pour la plupart jamais diffusées permettent de se faire une idée de l’état d’esprit et du dispositif humanitaire mobilisé par l’arche de Zoé à l’époque des faits. Breteau y développe sa vision du Darfour.
On découvre aussi sur le site la fiche individuelle détaillée des 103 enfants qu’Eric Breteau et son équipe voulait faire accueillir en France. Hissein, Djamos, Atom, autant d’enfants présentés au départ comme orphelins et qui selon Breteau ont soudainement retrouvé leurs parents quand le scandale a éclaté.
Le site est aussi une réponse aux « médiamensonges » selon l’expression de Breteau, ces médias qu’il accuse d’avoir participé à une manipulation de l’opinion oubliant qu’à son retour en France il en a parfaitement joué pour faire valoir sa part de vérité. Ici pas d’autocritique ou de regrets. Eric Breteau explique qu’il a d’abord ouvert ces pages à destination des familles qui lui ont fait confiance. Et lorsqu’on lui demande si cette nouvelle version du site est un point final ou un point de départ, il reste évasif, comme s’il n’avait jamais renoncé à repartir, au Darfour ou ailleurs.
Source: L’arche de Zoé surfe sur le web... David Abiker. France Info.