Paris, le 8 décembre 2008, Ernst & Young a analysé les besoins en quotas des six pays européens plus gros émetteurs de CO² pour la période 2008-2012 (Allemagne, Royaume-Uni, Pologne, Italie, Espagne et France). Ce périmètre d’analyse couvre 70% des émissions de CO² en Europe. Afin d’obtenir des données comparables avec les données vérifiées de la première période (2005-2007), Ernst & Young a restreint son périmètre d’analyse aux sites industriels présents à la fois au cours du PNAQ I et au cours du PNAQ II. Depuis 2005, l’Union européenne bénéficie d’un système d’échange de quotas de ses émissions de gaz à effet de serre. Entre 2005 et 2007, la totalité des allocations allouées s’élevait à 2 179 millions de tonnes de CO²/an.
Pour la deuxième période (2008-2012), 2 083 millions de tonnes de CO²/an ont été accordées aux sites industriels soit une diminution de 4,6%.
Si l’on se concentre sur les six plus gros émetteurs de CO² en Europe, à périmètre industriel constant, les allocations chutent de 15% par rapport aux émissions vérifiées de la première période.
Il est à noter que ce déficit s’aggravera en 2012 avec l’arrivée du transport aérien dans ce système. L’inclusion de ce secteur devrait engendrer un déficit de 50 millions de tonnes de CO² pour les autres secteurs d’activité.
Selon Ernst & Young, le déficit en quotas sur la période 2008 à 2012 aura un coût compris entre 20 et 30 milliards d’euros ! Cette somme sera consacrée, par les industriels des six pays européens plus gros émetteurs de CO2, à l’acquisition de crédits Kyoto générés principalement en Chine, en Inde, et au Brésil. Le prix des crédits devrait donc s’aligner sur celui des quotas.
En Allemagne, ce coût supplémentaire pourrait s’élever à 13 milliards d’euros. Au Royaume-Uni à 7,5 milliards d’euros. Quant à la France, le coût global devrait rester limité.
Principal secteur touché par cette hausse des prix : le secteur de la production d’énergie. Ce secteur présente le plus fort écart entre ses allocations de deuxième période et ses émissions moyennes sur la première période. Il va devenir l’acheteur principal de crédits Kyoto et devra mettre en œuvre des mesures de réduction de ses émissions.
« Le prix des quotas devrait fortement augmenter et le prix des crédits Kyoto devrait se rapprocher de celui des quotas» estime Christophe Schmeitzky, associé chez Ernst & Young au sein du département Environnement et Développement durable.
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