La crise, à l’origine financière, touche aujourd’hui l’économie réelle : les patrons, les salariés, les professions libérales tout le monde commence à sentir les effets négatifs sur la confiance, la consommation, l’intérim et le chômage…
Et alors que certains masques tombent, plus grand monde n’ose dire que c’est la faute aux subprimes de Bill Clinton mais que ceux-ci ne sont, comme les autres, qu’une conséquence d’une financiarisation excessive de notre économie. Et chaque jour nous apporte son lot de révélations sur des pratiques et des professions financières à des années lumières des principes guidant l’immense majorité de travailleurs que nous sommes : spéculation extrême, en pleine crise, des traders de la Caisse d’Epargne, pyramide financière de Madoff, échanges et rachats aveugles de produits financiers à risques… La finance est devenue un monde opaque, sans foi ni loi, à la limite du criminel parfois, qu’on pourrait même qualifier de dangeureusement consanguin. Un vaste casino mondial sans directeur.
Qui paie les pots cassés ?
Evidemment, le monde financier est le premier touché. Mais faut-il compatir ? Lorsque des systèmes ne sont pas vertueux, et que les pratiques professionnelles le sont encore moins, alors il faut imposer de nouvelles règles et laisser se noyer les canards boiteux. Purge vous dites ? Oui, pourquoi pas, et des têtes doivent tomber.
Car on le constate aujourd’hui, ceux qui absorbent la crise, ce sont les Etats, donc nous tous. En nous endettant encore davantage, en débloquant des sommes d’argent colossales pour sauver des entreprises mises en faillite par la raréfaction du crédit. Alors que la priorité absolue de l’investissement est à la recherche de nouvelles technologies pour lutter contre le réchauffement climatique, nous sommes contraints et forcés de reporter ces investissement à plus tard, trop tard peut-être… Et ensuite ?
Patrons et salariés unis contre les financiers
Plutôt que de s’illusionner sur une très hypothétique réorganisation rapide du système financier mondial, les véritables victimes doivent prendre les choses en main. Je m’explique.
Ce sont les patrons d’entreprises et leurs salariés qui sont les créateurs de richesse dans nos sociétés. Il devient vital aujourd’hui qu’il s’unissent contre les financiers et qu’ils reprennent le pouvoir. Serait-il si choquant que ceux qui créent la richesse, qui créent l’activité et l’emploi ne soient pas eux que l’on écoute ? C’est donc à eux de s’unir - vite ! - pour imposer un nouveau mode de fonctionnement à la finance et de créer un véritable rapport de force avec les banquiers, fonds d’investissement et autres sociétés d’assurances…qui aujourd’hui ne sont plus crédibles.
Proposition
Elle est simple : avec l’appui du pouvoir politique, qui lui aussi a failli à organiser et surtout contrôler la sphère financière, il faut mettre toutes les bourses mondiales sous tutelle d’une organisation mondiale dirigée par trois collèges : politiques, chefs d’entreprises et salariés. Ce nouvel acteur de la gouvernance mondiale aura un pouvoir illimité de contrôle des transactions et de veto aux opérations boursières qu’elle jugerait contraires à un seul critère : l’emploi.
Cela vous paraît naïf, illusoire, tant mieux ! Le monde économique réel a besoin de repères, de lisiblité et a surtout besoin d’être rassuré et aidé. Ce gouvernement mondial, gendarme aurais-je envie de dire, de la finance est une solution.
François