Le monitorat date de 1994. Seules les lignes équipées de mf67 étaient concernées. Depuis peu, le centre d'instruction de Gare du Nord a été pourvu de mf77. Il était clairement compris, à l'époque, qu'un conducteur moniteur aurait la priorité sur les collègues pour accéder à la maîtrise.
Le temps a passé. Les suceuses ont disparu. Seuls sont restés les conducteurs qui aiment être moniteurs; des conducteurs qui partagent leurs connaissances, leur expérience et leur savoir-faire. Et si parmi ces moniteurs, certains sont passés à la maîtrise, cela n'empêchait pas les non moniteurs de postuler aussi.
Cependant, si les moniteurs en général ne se prennent pas pour une catégorie de sur-conducteurs, certains demandent une reconnaissance de leur fonction. Un syndicat, particulièrement. Ce qui arrange bien l'entreprise.
Les moniteurs vont passer un stage de validation puis signer un contrat de trois ans (et une revalorisation substancielle des primes en sus). Seuls les moniteurs auront la priorité pour accéder à la maîtrise.
Vu le cadencement imposé en ligne, les moniteurs apprendront à leur stagiaires à déplacer un train et non plus à conduire.
Avec OURAGAN qui arrive, exit les moniteurs sur les lignes 3, 5, 9 et 13. Le monitorat va se développer aussi sur les lignes à pneu. Il existera donc plusieurs sortes de stagiaires conducteurs. De bons futurs conducteurs formés à passer des messages voyageurs et à tenir la cadence au mépris de l'apprentissage du métier et des règles de sécurité.
La Régie le veut, elle l'aura. A terme, les centres de Gare du Nord et Gare de Lyon seront remplacés par un simulateur (dont on parle depuis plusieurs années).
On peut ainsi imaginer que le monitorat aussi va disparaître. Avec lui une expérience du terrain qu'aucune machine ne remplacera jamais...