Pakistan

Publié le 16 décembre 2008 par Jfa

Le derniers évènements indiens ont mis, une fois encore en avant le Pakistan. Pourquoi “encore” ? Notamment parce qu’on sait qu’existent là-bas de très nombreuses madrasas intégristes, que les assassinats politiques des “presque-laïcs” y sont courants, que les services secrets pakistanais sont depuis longtemps “mouillés” avec les talibans et que les zones tribales servent de base arrière à Al Qaïda.

Je cherchais depuis longtemps une analyse de la réalité de ce pays qui me permette de comprendre un peu mieux ces évènements, et je l’ai enfin trouvée dans l’excellent  “chat” de B. Badie dans Le Monde . Quelques extraits:

Que signifie “implication du Pakistan” ? Signifie-t-on que le commando terroriste et ceux qui l’ont aidé étaient en partie de nationalité pakistanaise : c’est une évidence. Veut-on dire que certains services de l’Etat pakistanais étaient impliqués dans la préparation de ces actes : c’est probable. Veut-on suggérer que le gouvernement pakistanais en a fait un choix délibéré : c’est au contraire très improbable”.

… le Pakistan n’est pas un Etat tel que nous le définissons dans notre grammaire occidentale. En tant que tel, il n’est pas unifié, il a depuis longtemps tendance à sous-traiter certaines de ses fonctions à des groupes, des réseaux, voire des milices, qui sont à la charnière de l’espace public et de l’espace privé”.

Le régime pakistanais est chroniquement faible. Sa création, en 1947, correspondait à un pur artifice. On sait que le seul dénominateur commun entre Pakistanais est leur appartenance religieuse, leur référence à l’islam… Au-delà d’un dénominateur commun, qui n’a pas été suffisant pour garder réunies les deux parties du Pakistan (Pakistan occidental et Pakistan oriental), on ne trouve que des facteurs de division. Après la sécession du Bengale en 1971, les tensions entre les différentes parties constitutives de l’actuel Pakistan n’ont cessé de se renforcer : les particularismes baloutche, sindhi, pachtoune rivalisaient et rivalisent toujours avec le pôle dominant pendjabi. Ajoutez à cela la clanisation des structures politiques et sociales, les effets d’une urbanisation galopante et mal maîtrisée, la plaie ouverte du Cachemire, et l’importance devenue stratégique de la frontière séparant le Pakistan et l’Afghanistan, réellement incontrôlable : on aura ainsi une idée des défis impossibles que le gouvernement d’Islamabad a à relever… On sait par ailleurs que les élections, au lieu d’être un mode de régulation démocratique, ne sont qu’un instrument au service de relations de clientèle. La puissance de l’armée pèse sur les régimes civils et tend à échapper à leur contrôle”.

Le Pakistan, avec ses 160 millions d’habitants, est proprement ingouvernable et souffre d’un déficit chronique d’intégrité territoriale et de sens national. Comme tout régime faible, il ne survit qu’en se positionnant sur l’échelle régionale et internationale, qu’en dépendant de façon croissante de ses rapports à l’étranger : autant de paramètres qui en font une proie facile et un maillon très faible de l’échiquier international”

… la complexité des mouvements et des réseaux politiques, religieux, sociaux qui peuplent le Pakistan implique que les responsables islamistes soient ménagés, et jamais aucun régime n’a pris le risque de s’attaquer à cette kyrielle d’écoles musulmanes qu’on retrouve partout au Pakistan et dont sortent notamment les talibans”.

Et cet “état faible” dispose de l’arme atomique..!

- “Petite expérience de saison: remplissez deux verres identiques avec la même quantité d’eau, l’un avec à 40°, l’autre à 10°. Mettez-les au congélateur. Dans lequel des deux l’eau gèlera-t-elle le plus vite?”. Et pourtant..! Sur le Webinet des curiosités.

- La réalité du “Travailler plus pour gagner plus”: “Travailler plus pour pouvoir simplement survivre”. Le Monde. Travail du dimanche: “Les gens sont demandeurs, admet Marie-France Bouiller. Mais, en même temps, ils n’ont pas le choix. Ils ont besoin de cet argent.” Selon les syndicats (Carrefour n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien avec la direction et des salariés), un tiers seulement des caissières est à plein-temps. La moitié est embauchée sur une base de trente heures, gagne moins de 1 000 euros par mois. “Impossible de boucler un budget avec si peu”,..”.

- “Conseiller politique de Nicolas Sarkozy et porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé s’est pris au jeu du diagnostic des maux du PS. Pour lui, le parti d’opposition doit cliver à gauche, parler aux classes populaires et trouver à sa tête une forte personnalité présidentiable… qui ne peut être selon lui que Ségolène Royal !” Marianne.

- Politique. Pourquoi Obama a gagné ? Libération.

- Réforme des lycées: le “recul” de X. Darcos…. Ne faisant que de “l’habillage des suppressions de postes”, ce “recul” n’est que du pipeau masquant l’essentiel d’une politique de massacre de l’école publique qui se continue.

- Sur la mascarade des “dangereux terroristes” de Tarnac, le blog de la Parienne Libérée.

- Explosifs du Printemps-Haussman. Un groupe terroriste inconnu publie un communiqué revendiquant cet “attentat” pour le lendemain et indique où découvrir “5 bâtons de dynamite relativement anciens”, sans détonateurs… Ou bien ces nouveaux “terroristes” sont de foutus crétins, ou bien après l’ultra-gauche de Tarnac, on peut soupçonner une nouvelle manipulation au service du Grand Protecteur qui nous préside pour mobiliser le parti de la peur.

- Qui lancera la pétition “Liberez Mountazer al-Zaïdi” ?