Jean-Claude et Silvio.
Jean-Claude Magendie, premier Président de la Cour d'Appel de Paris, sermonne les magistrats instructeurs. Monsieur Magendie occupe la première page du Figaro du 11 décembre. En page interne, Monsieur Magendie est dans son bureau-empire, pris en photo sous un lustre italien, en un impeccable complet veston. Et que nous dit-il, Monsieur Magendie ? " La starisation du juge d'instruction a vécu ".
Belle envolée verbale de... Star de la Justice, non ?
Sur l'affaire Fillipis, Monsieur Magendie est désolé : " Je ne dispose pas encore toutes les informations ". Pas toutes les infos ? Pour le premier Président de la Cour d'Appel de Paris ? Pourtant, Monsieur Magendie est très bavard lorsqu'il parle en long et en large de la ringardise des juges d'instruction : une interview à laquelle s'ajoutent deux autres articles pleine page.
Ailleurs, dans Libé du même jour, un commentaire vient en contrepoint de la volonté de gommer les fonctions du Juge d'instruction. " Le juge d'instruction peut s'opposer à une décision de l'exécutif. Le Parquet (qui mènera dorénavant les enquêtes), lui, est obligé de s'y conformer. Résultat : si on supprime le juge d'instruction, les Politiques pourront tranquillement étouffer telle ou telle affaire ". Jean-Claude Marin tient la main de Claude Guéant. Le Figaro donne la seule parole à Monsieur Jean-Claude Magendie. Le cri de ralliement semble être : " Tous ensemble, tous ensemble ! Ouais ! Tous ensemble ! Tous ensemble ! " BiBi s'inquiète.
Il n'y a d'ailleurs pas qu'en France que les Puissants s'intéressent de près au fonctionnement de la Justice et veulent la " réformer ". En Italie, Silvio Berlusconi veut encore rogner sur le pouvoir des juges, comptant réformer la composition du Conseil Supérieur de la Magistrature, dont le vice-président, ancien président du Sénat, est cité dans l'enquête de Luigi di Magistris sur le détournement des 800 millions d'euros de fonds européens pour l'Environnement.