A ce sujet, je suis un poil catégorique. Je parie contre moi même qu'un de ces jours je vais finir par transgresser mes sages résolutions.
En vérité vraie, j'avoue, je deviens raide dingue de jalousie dès qu'une tierce personne, utilisatrice de l'objet fascinant et tant convoité, ose se pointer dans l'angle, à ce moment là très rétréci, de mon champ de vision.
La dernière fois que j'ai croisé un heureux propriétaire de l'Iphone, j'étais sagement assise sur un simili-crado siège banquette de métro.
Ayant une fois de plus oublié mon bouquin pour faire passer les bruyantes et longues minutes du transport, mon attention s'est naturellement posée sur l'imbécile heureux reposant à côté de moi, qui triturait frénétiquement l'écran tactile de son gadget révolutionnaire.
Parlons en, justement, de l'écran tactile, puisque c'est la raison même qui me repousse à succomber à quelque nouvelle geeketterie.
Le gars, là, qui était assis auprès de mon auguste personne, je vais pas passer trois heures à vous prouver qu'il avait les mains crades. Rien qu'à soulever le loquet de la porte du métro (bon, OK, sur certaines lignes, les portes s'ouvrent automatiquement. Et alors?), et il en faut pas plus pour ramasser un milliard de millions de vilaines bactéries.
Ensuite, on y va joyeusement de l'index sur l'écran tactile. Les doigts sont gras, c'est jouissif, ça glisse tout seul. C'est pas grave si ça laisse quelques traces, après, on essuie l'écran machinalement sur son pull.
Un appel? Of course, on applique l'appareil contre son oreille. Jusqu'ici, à moins d'être équipé d'un kit main libre qui vous fait passer pour un gros nase, ou d'avoir une oreillette Bluetooth qui donne des allures de RoboCop, je ne vois pas quelle autre solution peut être envisagée.
C'est à cet instant, que les bactéries en profitent pour explorer d'autres terrains plus sinueux, entre pores et duvet, là, sur la joue...
C'est que l'Iphone, c'est tout de même imposant. Et connaissant ma capacité à cultiver sans aucun mal le pustulus-rougulus-disgracieusilus, franchement, l'utilisation de cet engin m'est fortement déconseillée. Ou alors, avec le forfait Orange, je réclame une réduction pour mon abonnement chez le dermato.
L'hygiène étant donc le premier argument de mon abnégation, la deuxième raison réside tout simplement dans le fait que mon actuel portable datant de l'âge de cro-magnon fonctionne encore parfaitement et propose tous les paramètres amplement suffisants que l'on peut attendre d'un téléphone. Je ne vois donc pas l'utilité de changer.
D'autant plus que l'Homme, connaissant l'ampleur de ma frénésie de consommation, et refusant d'admettre qu'il n'apprécie guère de me savoir propriétaire d'appareils perfectionnés qu'il désire secrètement, a trouvé la bonne parade, en offrant à mon vieux portable, une coque un préservatif en silicone pour le préserver, afin que sa vie soit encore longue et heureuse...
L'Iphone donc, oui, mais non. Ou un jour peut être...