Voilà voilà … On arrive à la fin de ces quelques mois à Séville …
Je commence à retrouver le sentiment de nostalgie que j’avais découvert en quittant la Suède. Ce sentiment qui te fait dire « putain, déjà … » ou « c’était bien quand même ». J’ai passé mon dernier WE en Espagne ; je vis mes derniers jours ici, je quitte Séville vendredi et retrouve Toulouse samedi.
J’ai vu ma dernière toile dans un ciné espagnol dimanche, Red de mentiras (Mensonges d'Etat) avec DiCaprio et Russel Crowe, et c’était mauvais. Leo rame pendant tout le film, et on rame à côté de lui, c’est long, ça n’avance pas, c’est mou, bref ça ne m’a pas passionné. Ridley Scott m’avait habitué à mieux. (j'ai l'impression de devenir super difficile en fait)
Je quitte cet appartement auquel, malgré les nombreux soucis rencontrés, je m’étais quelque peu attaché. Le balcon donnant sur les orangers, le Stade du Betis à 200m, la petite supérette d’en face. Comme d’habitude, c’est toujours quand on part qu’on apprend à aimer où l’on était. C’est maintenant que je commence à bien connaître les gens, à bien m’intégrer à la ville, que je dois m’en aller. Comme de Göteborg je repars de Séville avec un goût d’inachevé dans le ventre. Il y a des personnes que je voudrai revoir mais je ne reverrai jamais.
Oui, je reviendrai peut-être. Sûrement même. Mais ça n’aura pas la même saveur. Aurait-il mieux valu faire un stage d’un an plutôt que deux de six mois ? Je ne pense pas. Au final ça sera sûrement plus bénéfique. Je ne vivrai probablement plus d’année comme ça, avec tant d’aventures, tant de rencontres et une amplitude thermique de 60ºC.
Bien sûr, je vais ramener quelques souvenirs. Quelques milliers de photos, quelques dizaines ou centaines d’euros de CD, livres et fringues, quelques kilos de fromage de brebis, quelques kilos de jambon, deux verres à chupitos de Salamanque, un oiseau en osier trouvé dans une rue de Ronda, un plateau Pans & Company et une grosse caisse en plastique Mahou récupérés dans la Sierra Nevada, une mug Starbucks de Séville et surtout plein de souvenirs immatériels.
Je crois qu’entre les deux stages, Göteborg et Séville, j’ai préféré la Suède. J’en suis même sûr. Il fait moins beau, c’est sûr, mais la qualité de vie est incomparable. J’aimerai y retourner. On semble si loin de tous les problèmes là-bas ; j’aimerai bien voir comment ils vivent la crise d’ailleurs.
Enfin voilà … c’est la fin … je retourne en France. Finies les dépenses sans scrupules, finies les soirées Erasmus et finis les WE à droite à gauche. Je vais me remettre au rugby, peut-être faire une ou deux autres activités hebdomadaires, retrouver mes habitudes. Je crois que ce qui va me manquer le plus ça va être l’effort intellectuel de traduction dans la rue, dans les discussions et dans les supermarchés. Tout va me sembler trop facile, trop fade …
Enfin, heureusement ça devrait passer au bout de quelques jours … ou quelques semaines :)