La crise, des sensations pures

Publié le 16 décembre 2008 par Careagit
La crise, des sensations pures. En voilà un slogan qu'il est bien pour les futures manif'. En période de crise, rien de mieux qu'une bonne "lutte" pour avoir le sourire. C'est tout cas l'idée qui fait tâche d'huile dans le paysage politique et sur la blogosphère.
En première ligne, Benoit Hamon, le gendre parfait tendance marxiste a su faire fructifier à merveille son bon score lors du mic-mac des motions socialistes en réunissant pas moins d'un cinquième des militants sur son programme. La star montante de la rose s'est vu confié la parole socialiste et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il sait à merveille jouer de rhétorique pour teinter son discours d'un rouge plutôt vif.
"Quand on ajoute le travail le dimanche, la retraite à 70 ans à une situation qui est une situation déjà extrêmement explosive, tant dans le public que le privé, chez les jeunes comme chez les moins jeunes, on a une situation de poudrière sociale évidente"
De là à dire que Benoît se fera une joie de voir la France se soulever il n'y a qu'un pas. Sur la blogosphère quelques lumières bien pensantes se font une joie de rappeler, elles aussi à leurs (nombreux) lecteurs, l'arrivée prochaine d'une journée de mobilisation interprofessionnelle à grand renforts d'images de Che Guevara et de titres soigneusement seléctionnés. Le tout sonnant comme une sorte de revival des années étudiantes, un souvenir flottant quelque part entre l'utopie révolutionnaire marxiste et l'engagement politique profond.
Trêve de plaisanteries. La gauche et les blogs de gauche souhaitent une révolte. C'est compréhensible. C'est d'ailleurs en cela que le retour en arrière de Darcos (tiré par Sarkozy) est judicieux tant le contexte économique et social tendent à rapprocher le briquet de la poudrière. Dans la continuité de ce concept, les retraits des projets de lois sur le travail le dimanche ou la possibilité de travailler jusqu'à 70 ans seraient, eux aussi, diablement pertinents. Il faut dire qu'en temps de crise économique, savoir ranger les dossiers chauds au fond de la besace s'avère être une compétence reconnue.
En plus de ce contexte si particulier, il s'avère que le plan de relance Sarkozien présente le désagréable goût du déséquilibre de traitement entre sphères économiques et sociales. Et c'est bien moi qui vous dit cela. En l'état actuel des choses, je ne cesse effectivement de regretter qu'aucunes mesures particulières n'aient été annoncées pour épauler les ménages face à la crise (Hors RSA et prime ridicule à la casse). Sur ce dossier, l'Europe ne fait pas mieux, cela en est sur ce point, très inquiétant. Au regard de l'histoire pourtant, ces aides pourraient s'avèrer cruciales. Quelles furent les modifications sociales faisant suite à la crise de 1929 ? La montée des extrémismes en Allemagne puis une guerre mondiale rien de plus, rien de moins. C'est en cela qu'il me semble prépondérant d'accorder aujourd'hui aux ménages des aides particulières. Les tenants des idéologies les plus libérales clament le ridicule de telles mesures "one shot" (ou fusil à un coup). Certes je suis d'accord. Mais considérons alors ces plans non comme des plans de relance de l'économie mais comme des renforts de fortune face à la tempête, comme des bouées de sauvetage face à la montée des eaux. C'est plutôt très étonnant que des hommes politiques dit "responsables" n'aient même pas une pensée pour les antécédants historiques.
Prenez une bonne dose de crise économique, ajoutez y quelques abus, un peu d'essence, laissez le champs libre à quelques pyromanes de gauche et secouez.
Attendez patiemment que cela explose. Boum.
Vous l'avez bien cherché.