The wicker man

Nicolas Cage n'a plus peur du ridicule. Après Next et Ghost rider, voici pour lui un troisième navet en six mois. À sa décharge, The wicker man a été tourné bien avant les deux autres, mais à vrai dire, personne ne voulait le distribuer. Ce que sa sortie un 15 août sur un tout petit nombre de copies vient confirmer. De toute façon, quitte à voir The wicker man, autant que ce soit l'original, qui date de 1973, et dont la bizarrerie ambianteen a impressionné plus d'un. On a même prononcé le mot 'culte' à son endroit (mais c'est un mot très galvaudé, de nos jours). En tout cas, c'est vrai que le film de Robin Hardy avait de quoi intriguer : outre son histoire d'île mystérieuse où vit une communauté coupée du monde, le Wicker man d'alors bénéficiait d'un traitement pince sans rire et de numéros musicaux gratinés, d'où une oeuvre inquiétante et drôle à la fois, sans que l'on sache jamais vraiment s'il s'agit de lard ou de cochon.
Totalement débarrassé des quelques espoirs qu'on avait mis en lui à la fin du siècle dernier, Neil LaBute a choisi de reprendre le scénario de 1973 pour qu'il n'y ait plus de doute possible : après l'avoir soigneusement désossé, il a enlevé tout ce qui faisait l'attrait du film, et n'a conservé qu'une vague histoire de communauté retranchée et de petite fille disparue. Résultat : un film très premier degré qui réussit l'exploit d'être plus drôle que son modèle, sans jamais le faire exprès. Exit la musique savoureuse et l'humour à froid. Il n'y en a que pour mister Cage, ses dents blanches, ses mimiques, sa lente noyade dans la mer casse-pieds. À condition de ne pas avoir vu le film original, on pourra prendre un vague plaisir dans le dernier quart d'heure, le moins mal reproduit ; mais puisque même les meilleurs moments de The wicker man version LaBute ne dépassent jamais le stade de la simple photocopie, il serait totalement ballot de gaspiller son temps avec ce remake sans saveur.
2/10