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Le président et les “Miss Media”

Publié le 16 décembre 2008 par Davidme

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2008 va s’achever dans quelques semaines. Nous avons assisté cette année à un fait nouveau. Le président de la République s’est expressément attaqué aux médias. Pas par des coups de fils ou des pressions amicales, mais bel et bien par un nouveau dispositif. Le 8 janvier dernier, il a annoncé à la hussarde et sans préparation la suppression de la publicité dans l’audiovisuel public. Un commission pluraliste a réfléchi et fait des propositions pour la nouvelle architecture de l’audiovisuel public. Nicolas Sarkozy, a écouté. Et il a décidé autre chose en annonçant la nomination par le pouvoir exécutif des différents présidents de l’audiovisuel public. « Ce projet de loi est au mieux inutile, au pire, néfaste », a déclaré lundi 15 décembre au théâtre du Rond-Point à l’appel de Mediapart et de RSF, le député de l’UMP, Hervé Mariton.
Le 2 octobre dernier, Nicolas Sarkozy lançait les Etats généraux de la presse écrite. Dans son discours introductif hormis quelques éléments de bon sens, il a utilisé plus de 53 fois le mot « je » comme pour indiquer ce qu’il préconisait pour la presse et ce, avant même que les groupes de travail ne soient réunis. Là encore, notre président s’immisce pour faire du monde de la presse un marché plus concentré, pour éliminer
la loi Bichet, et battre en brèche le statut d’auteurs-salariés des journalistes. Tout ce que veut Nicolas Sarkozy, a déjà été écrit dans le rapport sur la presse de l’institut Montaigne en 2006 (lire ce que j’écrivais dans CB News le 3 novembre dernier). Alors bien sûr, il y aura bien quelques petites mesures pour contenter tout le monde et afficher un réel pluralisme, mais plus ces Etats généraux avancent, plus on a l’impression qu’ils n’ont pas été la réflexion en profondeur que l’on eut pu espérer.
Mieux, ils sont devenus une instance patronale dans laquelle les patrons de notre presse défendent des petits intérêts particuliers et obtenir quelques menus avantages ici ou là. Représentatifs, nous disent-ils ? Voilà les faits : sur les 140 membres des groupes de travail, 56 sont dirigeants et patrons de presse, 17 sont rédacteurs en chef ou directeurs de rédaction. Quasiment tous les syndicats de journalistes ont claqué la porte et les sociétés de journalistes – émanation des rédactions – réunies dans un forum n’avaient même pas été invitées à participer… Et si ces Etats généraux étaient en fait un moyen pour le pouvoir de dire le peu de cas qu’il fait des journalistes de base ? Autre question : Bolloré et Lagardère ne sont pas à la table des négociations. Cela veut-il dire que les décisions se prennent ailleurs ? Peut-on vraiment croire que ces deux mastodontes ne s’occupent pas de ces questions essentielles ?Note pour plus tard : creuser la question.

Ces constats, Mediapart et RSF, ont été parmi les premiers à les porter lors d’une magnifique soirée au théâtre de la Colline. Ils ont remis cela lundi 15 au théâtre du Rond-Point. Les politiques étaient là. De l’ump, au Modem, en passant par le PS, la LCR, le PC et les Verts. Ils ont dit leur inquiétude et leur volonté de soutenir les journalistes dans leurs combats. « Nous vous aiderons dans toutes vos initiatives, car cela doit venir de vous », a déclaré François Bayrou. Edwy Plenel en introduction de la soirée à laquelle près de 1000 personnes assistaient a lancé : « nous avons voulu dire non à la fatalité, au renoncement et à la soumission à l’hyperprésidence » ; « nous sommes les chiens de garde de la démocratie, selon la définition de la cour européenne des droits de l’homme, alors nous devons aboyer fort lorsque celle-ci est mal en point », a-t-il ajouté. Cela fait du bien de résister…


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