Malgré le froid pinçant et le ciel bas et gris comme en temps de neige, les lycéens étaient donc dans la rue. Il faut dire qu’ils ont une pratique de la manif qui réchauffe plus que celle des adultes : ils défilent tassés, se bousculent, crient, sautillent, beuglent, usent de fumigènes … Tout cela réchauffe, forcément. Mais j’avoue que, détestant voire craignant la foule, je n’y suis pas restée bien longtemps, planquée en queue de pelotons avec d’autres profs.
Sur France-Culture ce matin, vers 8 h 30, j’entendais que le recul du gouvernement sur ce point n’était peut-être pas sans lien avec ce qui se passe en Grèce actuellement. Crainte d’une contagion. Et pourtant, le contexte n’est pas le même (lire à ce sujet l’excellent article des Cafés géographiques, dont les
Mais revenons à la manif d’aujourd’hui : les slogans demandant le retrait pur et simple de la réforme et la démission du ministre sont toujours d’actualité. Je n’ai pas vu personnellement de violence, de débordement, le service d’ordre semblait faire son boulot dans la sérénité, mais je ne suis pas restée très longtemps pour bien me rendre compte. Les lycéens étaient manifestement là autant pour défiler que pour assister au spectacle : combien de téléphones se sont tranformés en caméras ? Le besoin que je comprends bien de vouloir garder une trace de ce moment-là, de pouvoir dire “j’y étais” et, plus tard, aux générations futures : “tu connais pas la vie, t’as pas connu 2008″. J’exagère à peine. Il y a une réelle exaltation dans ces manifs qui, pour beaucoup de lycéens, sont les premières. Exaltation que renforce le
Contagion grecque ? mouvement de grande ampleur façon mai 68 en hiver ? comment pourrais-je le savoir … Le contexte économique, social, politique et culturel n’est plus le même qu’en 68. Les doutes et les colères ont de bonnes raisons de s’extérioriser, tant cette génération-là a le nez dans la crise. A suivre …
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