Les Lycéens de Louviers aussi sont descendus dans la rue. (photo JCH)
Les lycéens ont gagné ! Nicolas Sarkozy, président de la République, a senti le vent mauvais. Il a flairé les difficultés à venir et compris qu'il valait mieux reculer plutôt que d'aller dans le mur c'est-à-dire affronter le mécontentement grandissant des lycéens, des parents, des professeurs. L'ancien ministre de l'Intérieur a conservé un œil sur le service de renseignements intérieurs. Les notes blanches ou bleues n'annonçaient rien de bon pour le gouvernement à l'image des événements d'Athènes et de Salonique. Se souvenant du CPE et de la pitoyable retraite de Dominique de Villepin (bien aidé par Nicolas Sarkozy d'ailleurs) l'autocrate de l'Elysée a donné ses ordres à Xavier Darcos : tu lèves le pied et tu attends des jours meilleurs.
C'est ainsi que la réforme de la classe de seconde pour laquelle il n'y avait pas une minute à perdre a été rangée sur une étagère ministérielle où la poussière pourra s'y accumuler pendant l'année 2009…A-t-on jamais vu une réforme retirée, surtout provisoirement, revenir au premier plan de l'actualité ? Ce serait vouloir se faire hara-kiri. Et Xavier Darcos n'a rien d'un samouraï.
La leçon de cet épisode ? Nicolas Sarkozy, malgré ses coups de menton, est un fin politique. Faire retraite en bon ordre et au bon moment, c'est mieux qu'une franche débandade. Même s'il admet que toute réforme ne peut aller à son terme (la leçon sera bien retenue par d'autres) il fait montre d'un pragmatisme qui peut permettre d'éviter de graves incidents. Et surtout, il offre à la jeunesse un cadeau de Noël plein d'espoir.