Celles et ceux qui me lisent régulièrement ont du remarquer deux éléments récurrents dans mes tentatives de réflexion : "la démocratie prolétarienne" et "le projet politique".
Plus que jamais (et ce ne sont pas les congrès passés du PS et du PCF qui vont me faire changer d'avis, au contraire), je pense que l'union des communistes, et au-delà de nous, le nécessaire rassemblement anticapitaliste, ne pourront se faire tant que ce projet politique fera défaut, et tant que nous n'aurons pas chassé la nostalgie qui nous empêche d'inventer.
Il y a une grande différence entre vouloir "mettre fin à la 5ème république ", vouloir "redistribuer les revenus du travail", "restaurer le parlementarisme"...c'est à dire proposer, par exemple, une "république sociale" ou une "démocratie progressiste", et proposer un projet politique de démocratie "prolétarienne" ou "du travail".
Il ne suffit pas de dire (ni même de vouloir) que "la démocratie c'est la proportionnelle, c'est le parlementarisme"...
Comme si la question de la démocratie réelle pouvait se régler à coup de mécanismes de contrôle, de "checks and balances" comme on dit chez les anglo-saxons.
Comme si la construction du concept moderne (bourgeois) de démocratie ne posait pas un problème fondamental, insoluble dans des modifications qui sont vouées à rester " à la marge"...comme si cette construction politique ne "cachait" pas "quelque chose" !
Cette nature double, ambiguë, de la constitution politique bourgeoise, Marx, Engels, Trotski, Lénine ,Luxemburg et j'en passe... tous les grands penseurs politiques "marxistes" l'ont vue - ils l'ont même démontrée. Et nous l'avons laissée tomber.
Il ne suffit pas de dire que la lutte contre le "néolibéralisme" ou contre les "dérives de la social démocratie" impliquent (et seront résolus par) une "meilleure redistribution des richesses "et par la "gestion publique des banques" (sic)...par exemple.
Il ne suffit pas, non, car, soit tout cela est très flou (le "redistribuer les richesses", on peut en faire une échelle de 1 à 10 et je pense qu'on peut trouver "à gauche" des tas de gens qui penseront qu'à 1 on a redistribué et qu'à 10 on peut aller plus loin...), soit tout cela est très ancien, absolument pas nouveau et a déjà démontré par la preuve, autrefois, que ce n'étaient pas des solutions à nos problèmes (même si nul doute que c'est mieux que ce que nous vivons aujourd'hui).
Il y a une grande différence, une différence de taille entre ces deux conceptions de "la politique par le peuple pour le peuple", celle qui est actuellement prégnante dans la pensée politique dominante, et celle que nous souhaitons, nous, communistes, construire.
Cette différence, c'est la manière dont on envisage, dont on analyse, la question de la propriété du Capital, la question des rapports de domination et d'exploitation dans le travail, et les réponses que l'on entend y apporter.
C'est la place que l'on souhaite donner ou ne pas donner (ou plutôt que l'on souhaite permettre de laisser prendre) au "monde du travail". Les coups que l'on souhaite porter à la propriété privée des moyens de production.
Il y a une différence de taille donc, c'est l'exigence, le degré d'exigence que l'on se donne la liberté d'avoir, pour nous mêmes, dans nos combats politiques.
Que veut on et jusqu'où le veut on? Est ce que l'on considère que nous menons une lutte pour la libération ou pas? Dans ce cas, quelle est cette liberté que nous, communistes, nous prétendons permettre? Une liberté de pure forme, un égalitarisme de façade, en vogue chez les socio-démocrate est les démocrates chrétiens? Ou enfin, une égalité des chances réelles?
Est-ce qu'on se résout à aller extirper le mal à la racine (le système capitaliste) ou est ce qu'on continu à ne faire que des "pets de bouche"?
Il faudrait que chaque salarié se pose cette question, rien qu'une fois, sans a priori, sans idée préconçue, comme si il pouvait donner la vraie réponse sans s'autocensurer.
Est-ce que je me sens libre?Si oui, pourquoi? Et que me manque-t-il pour que je me sente libre? Que voudrais-je vraiment, au fond?
Ça commence par des questions "bêtes".
Est ce que c'est normal, à 42 ans ,de flipper comme un môme devant un père autoritaire quand on s'adresse à son patron? Est ce que c'est normal d'hésiter à répondre à son patron sur le même ton qu'il emploie avec nous parfois, souvent? Est- ce que c'est normal qu'en plus de la fatigue et de l'occupation quasi permanente que requiert le travail, cette activité qui pourrait être une source de satisfaction, voire de plaisirs, en plus que de richesses, et bien cette activité nous oppresse, nous opprime, voire, nous déprime, parfois jusqu'à la mort?
Est ce qu'on veut l'esclavage, la pauvreté, la peur au ventre? Ou, est ce qu'on veut la liberté? Et jusqu'à quel point on la veut? Qu'est ce qu'on entend par là, "liberté", au fond?
En quoi s'estime-t-on enchainés aujourd'hui, nous, les travailleurs?
J'ai peut être changé de parti, sans doute que je me suis trompé certaines fois, que comme tout le monde, il m'arrive de changer d'avis et tout ça m'arrivera encore - mais sur ce point là, celui de la liberté et de la libération, je n'ai pas bougé d'un iota. (Sans vouloir m'autociter, je rappelle simplement que c'est déjà ce que je disais le 1er avril 2007 à Bercy, ce que je continue à dire, différemment plus en substance, en faisant la jonction entre toutes ces expériences politiques et humaines, et en les nourrissant des pensées de nombreux auteurs qui m'échappaient jusqu'à récemment.)
Juste pour dire que certain-e-s n'ont certes jamais changé de parti, mais ils ont bien plus d'une fois changé d'idées, voire, de combats !
On doit savoir aussi si ces combats "politiques", ce sont des combats qui tournent autour de la représentation, de l'exercice indirect d'un certain pouvoir, des élections, ou si ces combats politiques sont des combats "de terrain", par les exploités eux mêmes, non pas exclusivement "par délégation", dans les bureaux des organes politiques ou des institutions bourgeoises...
On va me dire, et on me l'a assez reproché - mais ce n'est pas grave, je prends ma part, peu me chaut - que je suis décidément enragée contre les "partis de gauche".
Oui.
Ce n'est pas une nouvelle je ne l'ai jamais caché.
"Qui aime bien châtie bien"?
Non, pour être honnête, ce n'est pas cela qui me motive.
C'est la détestation profonde de la flagornerie et du manque de courage.
On ne leur demande quand même pas grand-chose, comme prise de risques à ces "politiciens"...
C'est quand même pas comme les mineurs qui risquaient leurs vies, c'est pas comme les syndicalistes qui risquent leur peau aussi, c'est pas comme les militants antifascistes qui se prennent des coups, voire, se font tuer...
On leur demande de réfléchir, d'analyser, de prendre des décisions ,de faire des choix idéologiques, d'accompagner les luttes, de les favoriser, et de projeter un horizon.
Pour cela, ils sont souvent bien payés, ils ont souvent des tas de collaborateurs très doués et cultivés, ils jouissent d'une immunité particulière, les médias leur sont ouverts (même peu)...
Alors oui, ça finit par me "lasser", me gonfler, m'enrager, cette apathie, ce mensonge permanent, cette course à l'échalotte, ce creux, ce vide, ce néant.
Parce que nous, on remonte nos manches et on les prend les risques (qui me "couvre" qui me "protège" moi, quand j'écris ici ou ailleurs?) !
On leur demande pas de nous amener la révolution sur un plateau, on leur demande pas la vérité comme une fille nue sortie d'un puits, non !
Mais le minimum, faire leur part du travail, n'est pas fait. Bref.
Certain-e-s vont en profiter, comme toujours, pour dire que je suis donc (évidemment) une ennemie de classe, puisque je dis qu'il faut d'abord, inlassablement, dénoncer les Tartuffe des "partis de gauche".
Pourquoi eux autant que la droite (mais sur des bases différentes)?
Parce qu'ils nous représentent, qu'ils disent, mais qu'ils ont prostitué presque tous les idéaux dits "de gauche" dont le premier a toujours été LA LIBERTÉ (et les libertés) du PEUPLE, la LIBÉRATION de celui-ci, et que ces libertés devaient être socialistes puisque la majorité (donc la loi, en "démocratie") de ce PEUPLE, ce sont LES TRAVAILLEURS actifs, passifs non actifs....
Parce qu'ils ont donné aux libertés un contenu sociétal complètement creux, et qu'ils ont juste "oublié" qu'il n'y a pas de liberté à celui qui a le ventre creux, à celle qui est exploitée, et surtout ils ont manifestement "oublié" pourquoi et comment cette exploitation-là est possible et ne se battent plus réellement contre cela.
Parce qu'ils refusent, encore aujourd'hui, et malgré leurs grosses voix, leurs poings serrés, leurs poses de nouveau martiales, ils refusent déjà de mener le combat pour lequel ils se font ou veulent se faire élire pourtant, et payer grassement.
Et que ce combat est d'abord en notre faveur, pour nous, nous le peuple du travail, le peuple des travailleurs, et d'abord, en notre sein, le peuple des usines, des chantiers et des travaux de force, le peuple des ouvriers.
Pas celui d'une "fiction" qu'ils appellent aussi "peuple", sur le mode de définition des universités de droit bourgeoises, et qu'ils ne veulent plus définir (parce qu'ils savent bien que, s'ils le définissent, "ce peuple", ils seront cuits - soit on verra leur mensonge petit-bourgeois, soit ils seront contraints de commencer vraiment à se battre).
J'aimerais savoir, s'ils ont, aujourd'hui, ce qui a toujours fait défaut à "la gauche" face à la "droite", ce que nous avons toujours négligé, reporté à demain, comme si cela devait jaillir d'un "grand soir", c'est à dire un projet politique, une nouvelle conception de la citoyenneté.
L'ont ils? L'envisagent-ils seulement?
Je n'ai encore jamais entendu aucun d'eux à ce jour, même le plus sympathique, proposer, par exemple, que la citoyenneté soit fondée non plus sur la nationalité, (cette notion qui est, particulièrement en France, tellement retorse), mais sur le travail, les services rendus à la collectivité...
Qu'ont ils à opposer, autrement qu'en belles phrases et en blabla vrombissant, comme construction politique, face à la démocratie bourgeoise?
Quelles sont leurs analyses politiques de cette dernière (et non pas des analyses politiciennes, voire, carrément politicardes)?
J'aimerais savoir comment on "redistribue les richesses" dans leur "république sociale" ou "de progrès", si les exploiteurs sont toujours les mêmes, si les exploités sont toujours privés de réalité politique, et qu'on continue de se contenter d'une pâle représentation du monde du travail?
Regardez par exemple l'Assemblée nationale !
Où est le monde du travail salarié, majoritaire? Il est minoritaire, et sa diversité au sein de cette minorité, n'est même pas assurée puisque les fonctionnaires de l'éducation nationale y sont parmi les plus nombreux.
Y a t il à l'Assemblée, des femmes de chez Arena? Des gars de chez Goodyear? Des gens des bureaux? Des postiers? des Gaziers? des chômeurs? des retraités?...Et pourquoi ce ne serait pas possible? Et pourquoi on ne se pencherait pas aussi sur ce problème là? Quitte à multiplier les Assemblées, quitte à les tenir dans les salles des usines?
J'aimerais savoir s'ils comptent vraiment reprendre et poursuivre le travail du Conseil National de la Résistance ,les bribes jetées par la constitution de 1946, seule tentative, à ma connaissance, de CONSTITUTION (c'est à dire de "contrat social") qui ait placé le TRAVAIL et LE TRAVAILLEUR, au centre de sa théorie politique.
Si la réponse est oui, comment , alors?
(Parce que les promesses n'engagent que ceux qui les croient n'est ce pas - la pratique du militantisme rend méfiant aussi).
Vont-ils se colletiner enfin la réflexion, l'analyse, la proposition, urgente, de la démocratie prolétarienne, de ses fondements, de ses moyens, ou s'en tenir à la "démocratie sociale" ou "progressiste" petit-bourgeois (i.e. capitalo-compatible), qui calmera les employés et ravira les cadres, passera la brosse à reluire à une certaine frange des directions syndicales pour leur dire "comme ils sont beaux, comme ils font bien", en clair, pour maintenir la "paix sociale" et donc, au fond, ne pas aller à la nécessaire révolution, éloigner de celle -ci (jusqu'à quand?).
Ils vont refaire le chemin du PS ou pas?
Je ne ferai pas de procès d'intention.
Mais je dis tout de suite que j'en ai d'emblée ras le bol d'entendre les mêmes conneries que celles qu'on a entendues en 1981 (aujourd'hui on sait que c'étaient des conneries et on sait bien pourquoi, j'espère ,donc on doit le dire) ; j'en ai plein le dos de ces politiques professionnels qui pensent qu'ils savent mieux que moi ce qui est bon POUR MOI !
Qui me contraignent (oui, il y a une contrainte morale, due à une acculturation, qui pèse sur "le militant de gauche") à adhérer à leurs partis pour seulement vaguement "écouter ma voix" (surtout pour me la prendre).
J'en ai ras le bol de monnayer un vague soutien à mes luttes sociales, en tant que travailleuse, par des "voix" sonnantes et trébuchantes, par des "cartes d'adhésion" etc...
Ça c'est un système qui marche sur la tête - où la minorité dirige la majorité, où les mandataires dirigent les mandants...(On va me dire "oui mais là tu es toujours dans le pouvoir, la domination, or, 'le pouvoir est maudit' - je ne dis pas que c'est faux, on doit en discuter....)
On dirait que toute la gauche, même la plus anticommuniste , est totalement pourrie ,en fait , par les conceptions staliniennes de la politique : "si tu n'es pas du parti, tu n'es pas de gauche. Si tu es un prolétaire qui ne vote pas à gauche, tu es un ennemi de classe", et toutes ces conneries.
Bien sûr il y a "des ennemis de classe" , des vrais, "à gauche" ! J'en ai même rencontré au PCF. Oui.
Mais toutes nos contradictions ne peuvent pas tenir dans ces fausses rhétoriques, toute notre dialectique ne peut pas tenir dans des anathèmes !
Seulement voilà, pour éviter l'anathème, il faut une analyse, une prospective, une construction systémique, il faut pouvoir être suffisamment armé idéologiquement pour ne pas redouter la confrontation et prendre part au débat.
Il n'est pas fini le temps où, si tu n'es pas au parti, tu es un ennemi (politique, de classe...) Et ça, au fond, ce n'est pas qu'au PCF, contrairement à ce qu'on dit.
Parce que "la gauche " est rigoureusement incapable de définir son sujet politique (et c'est pour ça qu'elle ne peut se définir elle même "sérieusement") - elle ne veut pas le nommer, ce sujet, parce qu'elle n'est plus révolutionnaire (entendez : elle ne veut absolument plus l'être).
Or que "la gauche" le veuille ou pas, il y aura toujours une aspiration révolutionnaire profonde dans le peuple du travail, quel que soit le sol sur le quel ils se fait exploiter.
Ici en France ou en Inde, ou en Chine.En Grèce. En Italie.
Elle se manifestera, au besoin contre elle, selon les époques, les circonstances historiques, avec plus ou moins de force, de désir, d'impérieuse nécessité, mais ce sentiment révolutionnaire est au cœur de l'homme exploité.
Cette révolution, c'est celle que fait le bébé quand il marche sans ses parents ; c'est celle que fait l'enfant quand il apprend à lire ; c'est celle que fait l'adolescent quand il fume sa première cigarette ou qu'il connaît ses premiers émois sexuels. C'est aussi celle que fait l'employé qui adhère un jour à un syndicat. Ou la femme battue qui porte plainte.
Cette révolution, c'est celle que pousse à accomplir le désir d'indépendance, le besoin de liberté, la soif de justice et le plaisir de l'évolution, du dépassement, et parfois la nécessité de sa propre préservation ce que j'appelle "instinct de vie".
Il faut savoir donc, si ces "courants" ou "partis" nouveaux ou soi-disant nouveaux, se donnent comme objectif de combattre, aux côtés des travailleurs, ce système qui nous opprime, qui nous névrose, qui nous tient en état infantile, qui nous étouffe, (je veux parler du système capitaliste bien sûr), qui permet à une minorité d'exploiter et de soumettre (à des degrés d'horreur parfois inconcevables) , la très grande majorité d'entre nous ,et de leur voler, en plus les miettes du bénéfice de cette exploitation.
Et quand je dis cela, je mesure la portée de mon propos - je ne parle pas de faire de la figuration, plus ou moins bien, plus ou moins efficacement pour certain-e-s, dans les manifestations ou aux portes des usines non (c'est mieux que rien mais ça ne change pas un système) - non, je parle de faire de vraies propositions politiques pour que les travailleurs puissent s'émanciper eux mêmes.
C'est à dire que je demande si ces "partis de gauche " ont vraiment en tête ce mot magnifique :
"l'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes".
Je complète "Oui, mais A CONDITION que les représentants des travailleurs, les forces politiques qui se sont construites grâce et pour les travailleurs, cessent d'être les premiers obstacles à cette libération véritable".
Voilà la raison de mon courroux, de ma colère quasi permanente, contre les "partis de gauche", et particulièrement en ce moment : pour des tas de raison, ce sont des freins à la libération des travailleurs et ils nous contraignent à devoir nous battre contre des organisations que NOUS (les prolétaires) avons créées, qui NOUS appartiennent, autant que contre celles des patrons -(comme si c'était déjà pas assez difficile).
Alors, c'est extrêmement pénible, mais il faut le faire.
La seule manière de le faire est sans doute de s'organiser sans plus rejoindre aucune force qui ne mette pas notre souveraineté et notre liberté en son cœur (en commençant par se l'appliquer à soi même, qu'on soit adhérent ou pas) et qui ne tiendrait pas un discours sans ambiguïté sur le capitalisme (et non le "néo libéralisme" ou que sais je), le capital, l'exploitation, la propriété privée des moyens de production, la démocratie et la citoyenneté prolétariennes.
De mon point de vue, pour des tas de raisons expliquées souvent ailleurs, ou dans d'autres textes, j'ai dit depuis longtemps que je pensais que par NATURE "la gauche" ne pouvait absolument pas répondre aux exigences politiques qui sont celles des travailleurs socialistes au sens large ( i.e. y compris communistes, anarchistes, anarco-communistes, anarco-syndicalistes) et qu'elle ne peut pas, par essence, susciter ces mêmes besoins dans la majorité des travailleurs.
Je ne pense pas me tromper, et je prends les paris du devenir de tout ce qui sera fondé dans par et sur "la gauche" comme énième échec politique annoncé, à moyen terme, pour les travailleurs.
Peut être qu'à court terme, nous en tirerons quelques bénéfices ( mais ce n'est pas sûr du tout - regardons l'Allemagne - qu'est "Die Linke" par exemple? Et que change vraiment sa présence et sa soi disant "force" face à la crise? Ils n'ont même pas été foutus de se mettre d'accord sur un programme au dernier congrès, alors sur un projet politique, vous pensez bien...).
Incidemment donc, et uniquement sur ce "court terme", par contre, j'observe qu'en Grèce, ces derniers jours, la présence affirmée et combattive des différentes forces anticapitalistes et contestataires grecques, même minoritaires, aide les manifestations populaires, et sait accompagner (à de rares exceptions passéistes) les mouvements dits sociaux et sociétaux.
J'observe qu'en Italie où, n'en déplaise à mes amis staliniens, il y a de nouveau un parti des communistes qui s'appelle "Rifondazione COMUNISTA", il y a un très fort noyau de contestation et de révolte, qui manifeste, qui se rassemble, qui se bat contre Berlusconi etc... "bizarrement" depuis que les militants ont élu quelqu'un qui disait "comunismo" plutôt que "sinistra", "rosso" plutôt que "arcobaleno"... et oui c'est étrange....
J'espère que Ferrero ne "trahira" pas, ou peu, ou le moins possible - mais ... on doit toujours le redouter et être vigilant y compris avec les camarades qui nous inspirent confiance et respect ; on peut craindre, notamment que toute démarche de "parti institutionnel classique" (sur lequel RC est encore construit) soit vouée à l'échec dans le système de la démocratie bourgeoise, s'il n'est pas fondé sur un projet politique alternatif.
Mais je sais qu'il y a des camarades dans ce parti qui, de par leurs expériences différentes du passé, n'ont pas complètement perdu de vue la "democrazia proletaria" et le "potere operaio".
Peut être que, dans les années 70, toutes ces constructions étaient hasardeuses, gauchisantes... sans doute. Mais elles ont le mérite d'avoir existé et de ne pas être mortes.
Avec le temps, avec le développement d'une forme de philosophie politique marxiste, et avec la confrontation à la réalité gouvernementale par les hommes, je pense aussi que toutes ces graines n'ont pas pourri et sont encore vivantes,et meilleures, dans les poings de ces camarades.
Alors voilà, et ce sera ma conclusion, à ce jour, pour l'instant, il n'y a pas un projet politique à long terme, qui nous évite de faire toujours la même erreur : voter pour la droite, qui amènera la gauche, qui ramènera la droite, etc....
Alors, ce projet politique alternatif, pour la démocratie prolétarienne, il faut le construire.
Le construire nous même.
Nul besoin d'être diplômé ou savant - mais on peut l'être aussi.
Il suffit de commencer par dire ce que nous , travailleurs, amis des travailleurs, nous voulons. Il faut avoir le courage de dire ce que nous voulons, le courage d'aller au bout des analyses et des raisonnements, d'en tirer les conclusions, d'arrêter de se coucher à mi-chemin.
On ne repart pas de zéro non plus, nous avons deux filiations théoriques que j'ai rappelées plus haut.
Et ensuite, il faut l'imposer, y compris l'imposer aux soi-disant "forces de gauches", par tous les moyens, et dire à tous ces partis : c'est nous qui sommes souverains, pliez vous ou battez vous.
Et puis l'imposer, l'arracher, par tous moyens, aux forces de droite et derrière elles, aux capitalistes - Autre paire de manche....Mais à cœur vaillant, rien d'impossible.
Voilà mes camarades,
Salutations de combat