En 2006, l'affaire des bébés congelés de Véronique Courjault fit scandale. La France découvrait que l'infanticide existe encore et la révélation de plusieurs cas semblables les mois suivants confirmait que le phénomène n'était pas si rare. Comme Véronique Courjault, l'héroïne de ce roman a deux enfants qu'elle adore, mais a tué le troisième sitôt la naissance.
Emprisonnée pour ce crime, elle raconte les diverses étapes de la terrible descente aux enfers qui l'a conduite à l'irréparable. Son monologue poignant laisse entrevoir ses désillusions de mère au foyer, sa vie conjugale chaotique, et peu à peu entendre que le monstre de la maison n'est pas forcément celui que l'on pense. Puisant dans ses émotions de fille et de mère,
Mazarine Pingeot fait de cette femme désespérée, le porte-parole de relations parents-enfants troublantes.
L'avis de Frédéric Beigbeder
L'intérêt de ce récit n'est pas documentaire : il tient à la sobriété de son expression, en paragraphes ramassés, tendus, sincères... Il se présente sous la forme d'un carnet intime à la Annie Ernaux : même sécheresse pour communiquer l'émotion.