Un CV peut se résumer en quatre rubriques : l’état civil, la formation, l’expérience professionnelle et la rubrique " divers ". Sa réussite dépend à la fois de ce que vous mettez dans chacune d’elles et de la cohérence de l’ensemble. Le CV s’apparente à un jeu de construction. Les différentes informations qu’il véhicule doivent se faire écho, dressant au final le portrait du candidat idéal.
Alors que pour un confirmé le poids de son expérience professionnelle suffira presque à appuyer sa candidature, un débutant doit se vendre sur tous les tableaux. La formation est sa carte maîtresse. Mais il doit suggérer, au fil de toutes les rubriques, qu’il a toutes les chances de développer par la suite d’importantes capacités professionnelles.
Accrochez, en un coup d’œilCombien de temps votre lecteur va-t-il accorder à la lecture de votre CV ? S’il s’agit d’une réponse à une petite annonce parue dans la presse, vous serez noyé dans la masse des CV concurrents. La moindre annonce recueille plusieurs centaines de candidatures.
Conséquence inévitable : pour dégager les candidatures réellement intéressantes de la pyramide de CV, le recruteur va devoir réaliser un premier tri rapide. Autant dire qu’à ce stade, la sélection ne va s’attacher ni aux détails, ni aux fioritures. Ceux qui pèchent par la forme (fouillis, brouillons, ou non académiques) ou par le fond feront immanquablement partie des premières charrettes. Si le CV ne fait pas apparaître clairement, au premier coup d’œil, le poste que vous recherchez et vos compétences, il y a de fortes chances pour qu’il finisse à la poubelle. Le recruteur ne doit pas avoir l’impression que vous avez envoyé votre candidature par hasard. Il doit être immédiatement convaincu que vous êtes exactement la personne qu’il recherche.
Ce qui pouvait être pardonné il y a une dizaine d’années est aujourd’hui impardonnable : il existe trop de livres et de guides sur le CV pour qu’un recruteur accepte des CV mal rédigés. Cela ne manquera pas de passer pour un signe d’inadaptation à la vie moderne et un manque d’ouverture au monde. Deux défauts rédhibitoires pour une embauche...
Toutes les règles en matière de CV reposent sur cet impératif catégorique : savoir convaincre, de prime abord. Découlent de cet impératif : la hiérarchisation entre les différentes rubriques, la mise en scène (éventuel encadré), la taille du CV, son style d’écriture, le choix de mots clé qui vont sauter à l’œil du recruteur etc. Bref, tous les conseils qui vont suivre.
Soyez " parlant ", pas exhaustifLe CV repose sur un principe de sélection : on va être " parlant ", mais pas bavard. On ne va pas tout dire, mais dire uniquement ce qui contribuera à valoriser notre candidature. Une erreur de débutant consiste à vouloir meubler, devant l’angoisse de la page blanche, avec des détails qui n’apportent rien ; et parfois même à en oublier d’autres qui ont leur importance et qui, mentionnés, serviraient pourtant sa cause. Il mentionnera les heures de baby-sitting et oubliera qu’il a été le rédacteur en chef de la revue lycéenne qui a gagné le prix des journaux lycéens, etc.
En réalité, tout l’art de la construction du CV consiste à fouiller dans son histoire pour en dégager une logique propre et positive. Tout ce qui n’apporte pas un plus doit être gommé au bénéfice d’une autre information plus utile. C’est ainsi que seuls les débutants vont être amenés à évoquer leurs jobs d’été ou leurs stages. Quelqu’un de confirmé va assez rapidement supprimer ces mentions pour développer ses véritables expériences professionnelles. Dans l’absolu, un CV ne comprend que les faits indispensables pour le poste visé.
À l’inverse, il faut rester " parlant ", et ne pas sombrer dans le laconisme. Veillez bien à développer les points intéressants : un recruteur se contente rarement d’une simple énumération des différents postes occupés, il veut savoir en quoi, précisément, a consisté votre travail. Trouvez donc la place d’expliquer les missions que vous avez eu à remplir au sein d’un même poste.
Soyez positif !En matière de CV, il existe un tabou absolu : dire quoi que ce soit de négatif. Tout recruteur est l’ennemi du risque. Il a besoin d’être rassuré à 100 % sur les qualités du candidat. Pour cela, il ne veut ni ombres au tableau, ni nuages dans le ciel.
Sont considérées comme négatives les informations : " divorcé " (mettez plutôt " célibataire "), " au chômage ", etc. S’il devient de plus en plus rare de tomber sur quelqu’un qui n’a jamais connu de période de chômage de sa vie, on ne voit jamais de CV annoncer franchement la couleur : " période d’inactivité consécutive à un licenciement économique ". Vous devrez donc vous en tenir à la règle : soit noyer la période de chômage à l’intérieur de la chronologie de vos différentes activités (facile si celle-ci ne dépasse pas quelques mois), soit laisser un " blanc " inexpliqué, soit opter pour un CV thématique...
Restez neutre !Gare à toutes les informations qui contribueraient à vous caser dans un camp ou dans un autre. Dire que vous avez tenu trois ans l’antenne de la jeunesse communiste dans votre ville pour prouver votre sens de " l’organisation " ne sera pas payant. Evoquer le fait que vous avez vendu du muguet pour le PS ne laisse pas présager de vos aptitudes commerciales... En résumé, bannissez les activités à connotations politiques, religieuses, celles qui touchent au scoutisme, etc.
Contentez-vous des faitsCertains ont tendance à confondre CV et petites annonces matrimoniales. Ils énumèrent la longue liste de leurs qualités. Grave erreur : un CV doit s’en tenir aux faits objectifs, du moins en apparence. Vous pouvez suggérer à travers les différentes rubriques que ces qualités sont bien au rendez-vous, mais en aucun cas les évoquer directement. Patience... pour mentionner votre " dynamisme " ravageur et votre " charisme " étincelant, il reste la lettre de motivation. Notre conseil sur ce dernier point : soyez sûr de vous, mais ne soyez pas dominateur.
Choisissez les mots gagnantsIl y a des mots qui sont de véritables sésames : ils gagnent inconsciemment la confiance du lecteur. Il y en a d’autres qui, à peine prononcés, ferment à jamais les portes... Il faut donc qu’en rédigeant votre CV, vous vous mettiez du bon côté, c’est-à-dire du côté des mots d’or qui donneront de vous l’image du candidat idéal, positif, dynamique, entreprenant, sûr, travailleur, sérieux, etc.
Vous devez privilégier en priorité les verbes d’action qui contribueront à valoriser votre expérience. Un verbe a toujours plus d’impact qu’un nom. Evitez les répétitions, toujours fatales. Enrichissez votre CV et donnez plus de poids à vos propos, en piochant dans la liste des mots présentée dans le premier chapitre. Rejetez les mots perdants
Vous devez éviter d’utiliser tout au long du CV les mots qui soulignent l’hésitation et le manque de détermination. Ce sont généralement ceux qui minimisent la portée d’une affirmation : " éventuellement ", " dans certains cas ", " parfois ", " un peu ", " un petit peu ", " dans la mesure du possible ", " le cas échéant ", ou " il arrivait que ", ou " je pouvais ".
D’une manière générale, sont également à bannir tous ceux qui sombrent dans l’imprécision : " beaucoup ", " de nombreux " (comme " J’ai organisé de nombreuses manifestations "), " vaste ", " divers ", " multiple ", " important ", " conséquent ". Supprimez ces zones de flou en quantifiant au maximum vos informations.
Soyez compréhensible pour tousNe perdez pas de vue que votre CV peut être lu par quelqu’un qui ne connaît pas l’entreprise pour laquelle vous avez travaillé et qui n’a pas exercé votre métier. Vous devez donc être le plus pédagogique possible et rester clair coûte que coûte. Si la société dans laquelle vous avez travaillé est une PME, ou si elle n’est pas extrêmement connue, indiquez en face de son nom son domaine d’activité, et si possible son chiffre d’affaires ou le nombre de ses salariés. Pour parler de vos différentes missions, utilisez un langage simple, universel, en évitant bien sûr tous les termes techniques ou le jargon propre à votre métier. Un néophyte doit pouvoir vous comprendre sans effort. Ne mettez également aucun sigle qui pourrait soulever une interrogation dans l’esprit de votre lecteur. Si vous avez travaillé à la RATP, inutile de décliner le sigle. A contrario, ne faites pas confiance à l’intelligence de votre lecteur pour décrypter une activité derrière le sigle SFVCA (Société de fabrication des véritables calissons d’Aix).
Soyez logique !N’indiquez pas entre parenthèse " domicile " après votre numéro de téléphone, si vous ne le faites pas suivre d’un numéro de téléphone au bureau. Ne dites pas, si vous avez 52 ans, que vous êtes dégagé des obligations militaires. On le serait à moins... En matière de CV, les mentions inutiles sont des erreurs à part entière.