DSK demande des sanctions pour les placements toxiques aux Etats-Unis. Qu'en est-il en France ?
Le fait majeur de l'actualité, c'est en effet l'annonce quasi-quotidienne de pertes bancaires colossales dans des placements toxiques opérés par des établissements Français.
Cette situation appelle trois questions :
1) Les banques Françaises s'avèreront-elles moins exposées que leurs concurrentes étrangères ? Pour répondre, il faut attendre que la "purge globale" soit opérée. Pour l'instant, dans le rapport CA géré / placements toxiques, les banques Françaises sont très exposées.
2) Le système Français est-il plus sain que le système Américain ? Là encore, c'est prématuré pour répondre. La séparation Américaine banques de proximité et banques d'affaires permet au moins de sectoriser le risque. Le dispositif Français de "groupe intégré" peut laisser craindre que le réseau de proximité ne joue le rôle de l'édredon face aux pertes des satellites chargés des affaires. Si tel devait être le cas, c'est une déstabilisation profonde du crédit aux particuliers et aux entreprises qui en résultera affaiblissant d'autant et alors durablement l'économie Française.
3) Assistons-nous à une crise nouvelle du système financier ? La réponse est non. Les actuels facteurs de risques systémiques avaient été identifiés dès l'affaire Enron qui avait mis à jour des enjeux de surveillance il y a plusieurs années déjà. Les études ont été nombreuses pour définir une "nouvelle gouvernance" des entreprises séparant les tâches et renforçant tout particulièrement celle de la vérification indépendante. Mais rien n'a suivi après les études car dès qu'un vérificateur est le client de son donneur d'ordre les limites de son "indépendance" apparaissent vite.
Sous ce dernier volet, l'actuelle crise n'est que les habits neuf du passé.
D'un passé qui n'a entraîné aucune réforme majeure et dont les responsabilités ont été particulièrement sectorisées. Dans ces conditions, l'actuelle crise n'est qu'une nouvelle secousse d'ampleur de facteurs déjà bien identifiés mais que le système reproduit aussitôt la secousse passée.