Etat des lieux à un mois de la Coupe du Monde

Plus qu’un mois avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde. Il faut s’en réjouir. C’est un évènement de grande ampleur et par conséquent c’est tout bon pour les fédérations de rugby invitées à ce Tournoi mondial.

Au risque d’apparaître comme un rabat-joie je tempère l’enthousiasme des organisateurs de la Coupe du Monde de rugby en disant qu’elle risque d’être un enterrement de première classe pour les fédérations participantes. Pourquoi ?

Parce que les unes après les autres elles annoncent des comptes dans le rouge depuis que le rugby est devenu professionnel. A part le fédération anglaise qui surfe sur la bonne vague de sa victoire en 2003 et le fédération irlandaise qui n’avait pas encore dépensé un sou pour faire lifter Lansdowne Road, les autres fédérations des grandes nations de rugby admettent des difficultés de trésorerie dans le nord comme dans le sud.

Dernièrement c’est la fédération australienne qui annonçait 4 millions d’Euros de déficit. Une paille à côté des 9 millions d’Euros de déficit annoncée par la Fédération néo-zélandaise qui ne parvient plus à garder ses All Blacks au pays. En Europe la fédération écossaise est au bord de la faillite. Et la fédération galloise est sous respiration artificielle.

Toutes ces difficultés économiques viennent du manque à gagner de matches internationaux qui ne remplissent plus les stades parce que les meilleurs joueurs ne sont pas toujours rendus disponibles par leurs employeurs et par les primes données aux internationaux.

L’Afrique du Sud est dans un cas différent. Son problème est politique. Au nom de l’africanisation du rugby elle doit faire de plus en plus de places aux joueurs noirs et métis. Que leur sélection soit justifiée ou non sur le plan sportif. Conséquence : au nom de la politique des "plus gênés s’en vont" les plans quittent le pays pour signer dans des structures européenne. Cette fuite des capitaux risque d’être fatale à la fédération sud-africaine en conflit aujourd’hui avec ses Springboks qu’elle menace de ne plus sélectionner s’ils quittent le pays.

Et la France me direz-vous ? La Fédération française joue son avenir à quitte ou double dans cette Coupe du Monde. De la réussite sportive de l’équipe de France dépend sa trésorerie. Pour souffler l’organisation du Mondial à l’Angleterre et flatter son égo le Président Bernard a promis de ristourner un maximum d’Euros au comité de la Coupe du Monde. Par conséquent la FFR est en flux tendu sur ce dossier. Quelques dérapages et c’est le fiasco financier avec les conséquences imaginables : plus d’oseille pour alimenter le rugby fédéral. Bref, cette politique à hauts risques pourrait faire basculer la fédération française dans le camp des fédérations en difficultés avouées.

Depuis 95 le rugby a trahi son esprit et mis le loup dans la bergerie en acceptant le professionnalisme et les dérives qui vont avec. 2003 annonce un avenir douloureux pour les structures fédérales. S’agissant de la France je ne vois qu’une solution pour échapper à l’enfer : que les Bleus gagnent la Coupe du Monde ! Au moins cela donnera un sursis !!!