Les cocus ne sont pas contents

Publié le 16 décembre 2008 par Kalvin Whiteoak

Le proverbial et sémillant expert devenu banquier n’est pas content du tout : “Nous sommes tous cocus” a même osé Robert Pennone en réaction au vol long courrier de l’avion Madoff et aux traces plutôt visibles laissés dans le ciel suisse de la finance par ce spécialiste du jeu de Ponzi qui ressemble à l’épave de Lost.

Voici que le pape des hedge funds a roulé ses avides petits imitateurs dans la farine. Voici que les plus beaux experts se fâchent, en fait contre eux -mêmes car ils n’ont pas été capables de déceler la faille, trop occupés qu’ils étaient à obtenir des rendements fumants gagnés au mépris des intérêts de ceux de l’économie dite réelle et surtout sur le dos des moutons travailleurs, tondus encore plus que d’habitude.

Quand le banquier perd les fonds de ses clients, c’est la faute à pas de chance, à une subprime mal digérée, à l’évolution instable du marché, bref à tout sauf à sa propre responsabilité. Quand le banquier perd ses propres sous, l’affaire devient une escroquerie, car il faut bien trouver un coupable.

On apprend de par le monde que pour escroquer un banquier averti, il faut vraiment être très averti, car le banquier averti n’est pas censé gober toutes les vérités même les plus audacieuses sans réfléchir. Et ceci surtout lorsqu’il gère l’argent de se clients.

Notre brave Conseil fédéral a voulu à coup de dizaines de milliards “sauver la place financière suisse”, cette institution qui rapporte de façon obscène grâce à l’argent des autres et soi disant en raison de la fiabilité et surtout de l’inventivité sans borne de nos braves banquiers.

Il n’y a désormais plus grand chose à sauver. Dans les subprimes, les meilleurs d’entre eux se font avoir. Dans les hedge-funds adorés de Hans-Rudolf, ont fait n’importe quoi et là aussi, la nouvelle unité de mesure de la perte c’est le milliard de francs ou de dollars.

Tous ces baves banquiers aux dents longues, aux idées courtes et mono maniaques du profit ont perdu toute crédibilité, si tant est qu’ils en aient encore eu la moindre des onces depuis quelques mois.

Le coup réalisé par Madloff  ne présente pratiquement pas de différence avec les autres jeux de l’avion que l’on nous assure ça et là être que de très bons actifs : la seule différence visible pour l’instant est que Madloff a admis que tout ceci n’était qu’une vaste fumisterie à 50 milliard au moins.

Dont une bonne dizaine rien qu’à Genève et environ, ce qui classe le banquier suisse en queue de liste une nouvelle fois dans le PISA du secteur.

En fait ce n’est pas de connaissances techniques que le banquier suisse manque, c’est de morale et d’idéal :il a complètement perdu les pédales et se permet encore de hurler en forêt quand on lui pique son jouet, comme un insupportable bambin gâté.

Il ne pouvait rien arriver de mieux au monde de la finance que ce genre de gags : ils sont tellement révélateurs d’un état d’esprit que politiquement ils sont encore bien meilleurs qu’une campagne d’affichage UDC de la pire espèce.