un visage, des rivages

Par Richard Gonzalez


Fort Cochin, Kerala, août 2008

Au premier chagrin, j’ai défait mes amarres. Lentement le bateau a pivoté dans le courant et j’ai glissé contre la peau ridée du chenal. Je n’ai plus été rien d’autre qu’une ombre ballottée où le regard s’efface, où le vide vient. Cet enfant qui me hélait sur l’autre rive portait le visage d’un impossible retour. Visage comme voyage, dont on ne revient jamais. Le plus dur reste toujours à vivre, un peu plus loin, il faut s’y atteler.