En attendant d’en savoir plus sur les adhésions au Grand-Paris de Paris-Métropole, en attendant d’en savoir plus sur le Grand-Paris des 10 cabinets d’architectes et urbanistes de Nicolas Sarkozy, en attendant d’en savoir plus sur le Grand-Paris de Christian Blanc, le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale, et avant de participer à l’enquête publique sur le projet de modification du PLU du Petit-Paris, à peine deux ans après son adoption, on peut lire avec intérêt la courte interview de David Mangin dans le Monde daté du 16 décembre, sur la notion de ville durable.
« Si l’écoquartier est un isoloir qui oblige à garer sa voiture dans le quartier d’à côté, son intérêt est limité. Le problème, c’est davantage de fabriquer du lien entre les quartiers. Il ne faut pas que les normes environnementales atteintes par certains bâtiments camouflent une détérioration générale des conditions de vie ou de ville. Le problème prioritaire reste celui de la trame générale de la ville. C’est dans un rayon de 50 kilomètres qu’il faut penser les choses. Le grand territoire permet d’intégrer le rapport à de nouvelles centralités, à la nature, à l’agriculture périurbaine, à l’industrie. »
Et à propos du Grand-Paris, David Mangin qui participe au groupe Descartes, l’une des dix équipes internationales d’architectes, déclare : « Notre fil conducteur pourrait être, en temps de crise, l’optimisation : optimisation des ressources naturelles (la Seine, la Marne, les forêts…) pour répondre aux défis du réchauffement climatique ; optimisation des infrastructures en améliorant le système des transports en commun de banlieue à banlieue et en développant un réseau intermédiaire pour des véhicules électriques (vélos, scooters, etc.) qui permettra d’introduire davantage cette ville passante ; enfin, optimiser le foncier existant ou “invisible”, par exemple sur les futures gares TGV, sur les gigantesques parkings, en redivisant les parcelles dans les lotissements et, massivement, autour des forêts et près des fleuves. »
David Mangin a raison, et c’est bien « dans un rayon de 50 kilomètres qu’il faut penser les choses », mais aujourd’hui, quand on regarde la difficile construction du Grand-Paris, on doit faire le triste constat que c’est dans le rayon des bureaux de votes à venir que les choses sont pensées. Dommage…
à suivre…
Jean-Paul Chapon