"Déco et utile à la fois, le paravent est un must. Pour en faire un objet..."
Kraaak!
Oh la belle bleue!
Merde alors, quel est ce raffut qui vient troubler la passionnante lecture de mon ELLE?!
"Mesdames, Messieurs, ici votre commandant de bord. Nous venons d'être foudroyés, mais ne vous inquiétez pas, aucun appareil de navigation n'a été endommagé."
Mouais... On est content de le savoir! La belle affaire!
Il n'aurait pas pu se taire, pour une fois, le commandant de bord? Parce ce que déjà que je n'apprécie guère l'orage, mais en plus quand je le subis, le cul scotché à un siège volant à plus de 15000 pieds au dessus du plancher des vaches, je n'approuve pas spécialement qu'on joue au malin avec ça.
Pourtant, je ne suis pas peureuse en avion. J'y suis habituée depuis ma tendre enfance.
Mon père me prenait sur ses genoux, pour m'apprendre à tenir le cap d'un des petits coucous qu'il aimait piloter quasiment chaque week-end.
Après, on m'affubla d'un parachute sur le dos, dont les sangles étaient tellement larges que j'aurais aisément pu passer à travers s'il nous avions été dans l'obligation de sauter...
J'aimais ça, moi, l'avion, le planeur, les longues heures folâtrer en bout de piste à regarder passer ces engins volants.
J'en redemandais, même!
Je ne m'explique donc pas la crampe au ventre que j'ai ressentie hier.
Je crois juste qu'en cas d'incident, je préfère ne rien savoir.
Qu'on me laisse dans ma douce somnolence, secouée ça et là par quelques perturbations aériennes...
Ce sot commandant de bord aurait fermé son clapet, et j'aurais terminé tranquillement la lecture de mon ELLE, sans souffrir cet horrible écoeurement et avoir sans cesse en tête cette image de mon sandwich et mon café terminant leur triste vie dans un sac en papier paraffiné.
Le plus amusant, dans tout ça, c'est que juste avant ce bref incident, je venais de remettre à l'hôtesse, un petit questionnaire que j'avais accepté de remplir, concernant la qualité des services proposés par la compagnie...