Necronlogie

Par Aaapoum Bapoum

C’était la rubrique de trop.

S. du aaablog n’est plus ! S.du aaablog nous a quitté,

et comme d’habitude c’est une fois parti que l’on réalise la valeur des grands hommes.

C’est à moi, le jeune nouveau qu’il a été du de lui rendre un dernier hommage.

Oui toi S., libraire de combat, j’ai eu la chance d’avoir été sous ton aile et d’avoir reçu le meilleur enseignement possible. Tu m’as notamment montré un système de classement et de rangement fascinant ; une méthode proche du style Gaston Lagaffe sans la prouesse architecturale. Tu m’as aussi fait découvrir à quel point le code (noir ?)du travail est une fadaise que l’on raconte aux enfants avant de dormir. Peu de gens le savent mais S. avait la peau durcit par les passages répétés de la convention collective de la librairie avec laquelle il aimait tant s’essuyer tout en s'esclaffant de ce rire si sonore et embarrassant.

Grâce à toi, vieux briscard, j’ai appris que le col de chemise est la partie la plus ergonomique si on veut faire planer un client récalcitrant.

S. est le mentor qui m’a fait comprendre que la honte n’existait pas ; que l’on peut battre à mains nus un sans abris et porter des chaussettes tellement ridicules que l’on n'oserait les mettre sur des montants d’une cheminée un soir de Noël.

Beaucoup de gens te connaissait comme étant ce journaliste d’investigation prenant tous les risques pour dénicher les auteurs les plus tendances à lire dans les salons parisiens. Même si tu ne l’as jamais su, mais seul toi comprenais ce que tu écrivais dans ces revues à la pointe de l’intelligentsia française; la faute étant due à une pratique systématique de citations latines que tu inventais pour te donner des airs érudits.

S. mon patron, mon modèle, mon ami( ?) parler ainsi de toi me faire presque regretter de t’avoir lapidé à coups de crottes de nez jusqu’à que mort s’en suive.

Enfin comme dit la formule « Ciao l’artiste ».