La réforme des lycées est donc reportée d’un an. L’annonce fut faite en milieu de journée par les services du ministère de l’Education Nationale, et non par le ministre lui-même, ce dernier étant à l’étranger aujourd’hui.
Sursis, donc. C’était une des principales revendications des enseignants : OK pour une réforme, mais réfléchie, ayant un but clairement défini, prévoyant une cohésion réelle entre les trois niveaux du lycée (et non pas : on fait les secondes d’abord, on réfléchira aux autres après), ce qui suppose du temps. Ce temps désormais on l’a. A nous de réellement nous en saisir avant qu’on nous en défasse, et que, rebelotte dans un an et un jour, nos minots battent encore le pavé pour grogner.
Les élèves qui bloquaient le lycée ont aussitôt rouvert le passage, et tout devrait théoriquement rentrer dans l’ordre demain. Il reste quand même une interrogation majeure : pourquoi nos élèves ont-ils réagi avec une telle force ? si c’était effectivement uniquement contre cette réforme-là, ils doivent cesser leur action et rentrer en cours, tout en restant bien sûr vigilants quant à la suite de l’aventure. En revanche, si le malaise est plus profond, et si cette réforme a surtout servi à cristalliser de bien plus grands doutes et de bien plus lourdes angoisses, il faut s’attendre au minimum à un temps de flottement. Certains jeunes gens se posaient ainsi la question du maintien du blocage du lycée (en plus il faisait un froid de loup) et de la participation aux manifestations prévues demain et jeudi. Cette agitation peut fort bien retomber comme un soufflé, comme elle peut renaître et prendre une ampleur qui, cette fois, dépasserait largement les seules questions purement scolaires.
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